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La France et la Belgique prennent chacune 10% de l’industriel John Cockerill

La maquette Fortress MK2 d'Arquus, à Villepinte (Seine-Saint-Denis), le 16 juin 2024.

L’Etat français entend conserver un droit de regard sur Arquus (ex-Renault Trucks Defense), le constructeur de véhicules blindés de combat (hors chars) et de véhicules des forces de l’ordre, au moment où il passe des mains de Volvo, propriété du groupe automobile chinois Geely, à celles du belge John Cockerill Defense (JCD). L’Agence des Participations de l’Etat (APE) a annoncé jeudi 27 juin qu’elle prenait 10% de JCD, tout comme l’Etat belge. Ces participations croisées « permettre au groupe consolidé de s’ancrer en France et en Belgique »précise l’agence dépendant du ministère de l’Economie, qui ajoute que « chaque État disposera de droits spécifiques pour assurer la protection de ses droits souverains ».

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La décision des deux pays est logique, puisqu’Arquus est un fournisseur clé de leurs armées respectives : ses usines françaises fabriquent, entre autres, le camion transportant le canon César de 155 mm fabriqué par Nexter-KNDS et des véhicules blindés à roues, comme le Le Jaguar (engin de reconnaissance et de combat équipé d’un canon de 40 mm) et le Griffon (transport de troupes, soutien…), deux pièces maîtresses du programme Scorpion de modernisation de l’Armée, lancé il y a dix ans. Ils assurent également leur maintenance, qui représente 40 % de son activité.

Dans le cadre du programme Camo (pour capacité motorisée), Paris et Bruxelles sont étroitement liés dans l’armement terrestre et l’interopérabilité de leurs forces armées, tout comme l’Allemagne et les Pays-Bas. Ainsi l’armée belge va acquérir 382 Griffons, 60 Jaguars et 28 canons César équipant déjà l’armée française. Lors de l’annonce du rachat d’Arquus en avril, la société John Cockerill rappelait qu’elle était déjà un « fournisseur majeur de tourelles de chars pour véhicules blindés légers, de systèmes de tir et de simulation ». L’opération contribuerait donc, selon elle, à la « renforcer la coopération entre la France et la Belgique dans un secteur stratégique ».

Base industrielle et technologique commune

L’APE voit dans le mariage Arquus-Cockerill une « une nouvelle étape significative dans le développement d’une industrie européenne d’armement terrestre ». Cette base industrielle et technologique commune, défendue par le président français Emmanuel Macron, peine à émerger dans l’armement terrestre, malgré la création du groupe franco-allemand Nexter-KNDS autour du Main Ground Combat System (MGCS), censé préparer Succession de chars lourds français (Leclerc) et allemands (Leopard 2). Jusqu’à présent, les grands projets de rapprochement ont échoué, tant dans le domaine des chars lourds que dans celui des blindés légers.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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