« La France est à droite. Il faudra reconstruire quelque chose.

Envoyé spécial à Tourcoing,

Derrière les façades de briques rouges de l’église de Neuville-en-Ferrain, leurs têtes apparaissent soudain. Fête de la musique, les géants du nord se promènent au son d’un orchestre populaire. L’un d’eux est baptisé dans la bière avant le début du rigodon. Mais alors que ces figures traditionnelles du Nord tourbillonnent ce vendredi soir, tous les téléphones ne leur sont pas destinés. Selfie après selfie, Gérald Darmanin lui vole un peu la vedette. A moins de dix jours du premier tour des élections législatives anticipées, le ministre de l’Intérieur sonde sa circonscription. Dans son fief de Tourcoing, les partis populistes ont relégué le parti présidentiel à la dernière place du podium (11,77%) lors des élections européennes. Comme au niveau national, le RN y était plébiscité (30,42% contre 25,38% pour LFI).

Des résultats qui ne font pas broncher le numéro trois du gouvernement, en lice pour conserver son siège de député. « Je suis comme un médecin de campagne. En général, quand on en a un, on ne le change pas. », vante Gérald Darmanin lors d’une balade de deux heures à travers les quartiers de cette ville de 100 000 habitants. Ni tracts à distribuer, ni militants pour l’encadrer, sa poignée de main comme seul soutien de campagne. Pas un habitant n’échappe à un salut, même s’il faut traverser la rue pour n’oublier personne. A 41 ans, Gérald Darmanin a adopté les méthodes des vieux vétérans politiques pour surmonter la tempête politique qui secoue le pays. « Les électeurs ne veulent pas que vous veniez les voir uniquement pour les élections. Ils ne veulent pas du Parisien dominant et sûr de lui. Ce que nous étions un peu comme dans la majorité. Je ne me suis pas séparé du peuple », clame l’ancien conseiller municipal. Comme si cette défaite…