la France doit prendre des « mesures énergiques », prévient le Conseil de l’Europe
Paris « n’a mis en œuvre ou traité de manière satisfaisante » que deux des 18 recommandations d’un précédent rapport, souligne cette organisation de défense des droits de l’homme, sans lien avec l’UE.
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Il déplore par exemple le manque de contrôle des déclarations de patrimoine du président. Dans un rapport publié mercredi 10 avril, l’instance anti-corruption du Conseil de l’Europe appelle à « des mesures fortes » en France pour prévenir la corruption dans la sphère politique.
Le Conseil de l’Europe, qui n’est pas un organe de l’Union européenne, regroupe 46 Etats dont la France, et a pour mission de « promouvoir la démocratie, les droits de l’homme et l’État de droit ».
Son Groupe d’Etats contre la corruption (Greco) constate que Paris « n’a pas mis en œuvre ou traité de manière satisfaisante » seulement deux des 18 recommandations formulées dans un rapport précédent. Sur les seize recommandations restantes, dix ont été partiellement mises en œuvre et six ne l’ont pas été.
« L’obligation de soumettre une déclaration de patrimoine et une déclaration d’intérêts et d’activités par les candidats à la présidentielle ainsi que leur publicité sont des éléments positifs », salue l’orgue. Il regrette cependant que « Les déclarations de l’élu ne sont soumises à aucun contrôle » par la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP) dès son entrée en fonction.
Des progrès demandés « dans les plus brefs délais »
Le Greco regrette toujours que la composition de la Cour de Justice de la République (CJR) reste « inchangé »alors qu’il avait recommandé « que, pour les actes de corruption relatifs à l’exercice de leurs fonctions, les membres du gouvernement sont soumis à une juridiction garantissant une totale indépendance et impartialité ». La CJR, qui regroupe une large majorité de parlementaires, « est de nature à jeter le doute sur l’indépendance et l’impartialité de cette juridiction ».
L’instance du Conseil de l’Europe invite le président de sa Commission Statutaire à envoyer au représentant permanent de la France, l’ancien ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye, « une lettre (…) attirant l’attention sur le non-respect des recommandations y afférentes et sur la nécessité de prendre des mesures vigoureuses en vue de réaliser des progrès tangibles dans les plus brefs délais ».