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La France dépense désormais plus que l’Espagne pour rembourser sa dette

Ce qui était une crainte devient réalité, le basculement a eu lieu jeudi. C’est la revanche des pays du sud de l’Europe qui ont fait des efforts budgétaires et de dépenses publiques.

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Le ministère de l'Économie et des Finances, à Paris, en avril 2024. (ARNAUD DUMONTIER / MAXPPP)

C’est une première depuis 18 ans, depuis novembre 2006 précisément. Le coût de la dette parisienne est depuis jeudi 26 septembre supérieur à celui de la dette madrilène. C’est le taux de remboursement sur dix ans qui est concerné, soit la principale échéance de remboursement de notre dette publique. Il n’y a qu’une petite différence de 0,2 %, mais elle est significative. Le taux de remboursement de la dette française est aujourd’hui de 2,97% contre 2,95% pour l’Espagne.

Pourquoi prendre l’Espagne comme pays de comparaison avec la France ? Parce que ce pays venait de très loin. Plus loin que la France en termes de situation économique, comme d’autres Etats du sud de la zone euro, comme la Grèce. Madrid a gagné la bataille de l’inflation et renoue avec la croissance (3% au deuxième trimestre pour l’Espagne, alors que la France peine à atteindre 1%). Quant à l’Allemagne, présentée comme le moteur économique européen, elle n’est pas non plus au meilleur de sa forme. C’est la revanche des pays du sud de l’Europe qui ont fait des efforts budgétaires et de dépenses publiques, car ils avaient vraiment le couteau sous la gorge après les différentes crises financières. C’est payant aujourd’hui.

La France était un meilleur élève que les pays du sud de l’Europe, mais peut-être pas assez inquiété et mis sous pression. Bien sûr, il y a eu les milliards dépensés pendant la crise du Covid pour soutenir notre économie, mais dans le même temps, la France a continué à se déchaîner en termes de dépenses pour assurer le fonctionnement de l’État. Le renversement de tendance aujourd’hui s’explique par l’ampleur de nos déficits, ajoutée à l’instabilité politique. Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, et avec la situation chaotique de cette rentrée, les investisseurs (ceux qui nous prêtent de l’argent pour rembourser notre dette) doutent de notre capacité à résoudre les problèmes à court terme.

Pour l’instant, les agences Moody’s et Standard & Poor’s restent muettes sur les conséquences possibles de cette situation sur la notation de la France et sa capacité à rembourser sa dette. La « signature France » reste solide, mais commence sérieusement à s’effriter.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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