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La France connaît « l’une des plus faibles » récoltes de blé « des quarante dernières années », celle de 2024 s’annonçant également inférieure

Un agriculteur conduit une moissonneuse-batteuse pour récolter du Chevignon, une variété de blé tendre, dans un champ à Illiers-Combray, près de Chartres, dans le centre de la France, le 30 juillet 2024.

L’hiver pluvieux a eu des conséquences néfastes sur les récoltes en France. La production de blé pourrait être la plus faible depuis près de quarante ans, avec le risque de réduire les revenus des agriculteurs. La France est habituellement le premier producteur et exportateur européen de blé tendre, céréale utilisée pour la fabrication du pain et des gâteaux.

Mais la récolte de cette année s’annonce abondante. « l’une des plus faibles récoltes des quarante dernières années »La production est estimée à 26,3 millions de tonnes, en baisse de 23,9% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, a rapporté vendredi 9 août le service des statistiques du ministère de l’Agriculture (Agreste).

La France pourrait ainsi faire face à sa plus faible production depuis 1987, selon les données communiquées par le ministre français de l’Agriculture à l’Agence France-Presse (AFP). Un pic a été atteint en 2015 avec 41 millions de tonnes. Dans certaines exploitations, le manque à gagner se comptera en dizaines de milliers d’euros.

De quoi aggraver le désarroi d’une profession largement mobilisée cet hiver, avec notamment des blocages d’autoroutes, pour dénoncer les lourdeurs administratives et les faibles revenus. Les syndicats agricoles, dont la puissante FNSEA, ont déjà demandé au gouvernement, même s’il démissionne, de se mettre au travail pour aider les agriculteurs à traverser cette période difficile.

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Quant à la récolte 2024, la situation n’est pas plus favorable. Affectée par des maladies favorisées par l’humidité ainsi que par des épisodes de gel ou de grêle, la récolte « devrait diminuer dans presque toutes les régions viticoles »selon une première estimation du ministère de l’Agriculture.

La production de vin serait comprise entre 40 et 43 millions d’hectolitres cette année, un niveau inférieur de 10 à 16% à celui de 2023, et de 3 à 10% à la moyenne 2019-2023, précise le service des statistiques et de la prospective du ministère, Agreste.

Moisissure, coulure, millerandage

De nombreux vignobles « ont été marquées par des phénomènes de coulure (chute des fleurs ou des jeunes baies) et parfois de millerandage (taille variable des baies), conséquence des conditions humides et fraîches pendant la floraison »explique le ministère.

Le mildiou, champignon dont la propagation dans les vignes a été favorisée par les pluies fréquentes tombées depuis le printemps, « affecte la plupart des régions viticoles et pourrait entraîner des pertes importantes »a ajouté le ministère. « Des épisodes de gel et de grêle ont également réduit localement les volumes de production »il rapporte.

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Toutes ces estimations sont provisoires, prévient le ministère. Les vendanges viennent à peine de commencer et dureront jusqu’au début de l’automne, la production reste donc sensible à la météo. « Des sols bien alimentés en eau pourraient limiter cette baisse de production »le ministère note également.

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En France, 48 millions d’hectolitres de vin en 2023

La France a produit 48 millions d’hectolitres de vin en 2023, soit 4% de plus que l’année précédente, ce qui lui permet de prendre la place de premier producteur mondial devant l’Italie et l’Espagne. Certaines régions viticoles peinent toutefois à écouler leurs bouteilles, la demande de vin ayant tendance à baisser.

« Au cours des trois dernières années, les volumes de ventes de vins rouges ont chuté de 15% en grande distribution, de 3% à 5% pour les vins blancs et rosés »a rappelé à l’AFP Jérôme Despey, président du conseil spécialisé « vin et cidre » de l’établissement public FranceAgriMer.

Il s’inquiète notamment des difficultés économiques rencontrées par les producteurs de vins rouges du Sud-Ouest, d’Occitanie et de la Vallée du Rhône. Pour tenter de rééquilibrer l’offre et la demande, la région bordelaise s’est résignée à lancer un programme d’arrachage de vignes, avec compensation financière. Des demandes ont été formulées pour un programme au niveau national, mais « Nous n’avons toujours pas de réponse de la Commission européenne » qui doit donner son accord, commente Jérôme Despey.

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Le Monde avec l’AFP

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Cammile Bussière

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