La France concilie réveil et universalisme – Libération
Le billet de Thomas Legrand
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Le spectacle du vendredi 26 juillet s’inscrivait dans la lignée du libéralisme politique et révolutionnaire français. Il avait le potentiel de réconcilier deux courants contemporains qui en étaient issus et pourtant hostiles l’un à l’autre.
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C’est un sentiment rare et doux, un état de bien-être civique puissant et refondateur, un peu suspect mais aussi rassurant : être fier d’être Français. Non pas fier d’être né quelque part, mais heureux de savoir que l’on est issu d’un pays qui affirme ce qu’il veut être, par sa façon d’envisager l’existence plutôt que par son identité ethnique ou religieuse. Un pays qui se régénère en dépassant les vieux codes, en vénérant l’émancipation individuelle dans un projet collectif. La cérémonie crépitante, provocatrice, effrontée, cultivée, joyeuse et populaire de vendredi soir a donné l’impression de réconcilier, sans le souligner trop explicitement, deux visions du monde qui s’affrontent avec des symboles et des concepts excessivement antagonisés depuis plusieurs années : l’universalisme et le wokisme.
L’universalisme (oxymore ?) français est notre norme philosophique nationale depuis la Révolution. Nous proclamons que tout être humain doit pouvoir s’émanciper, se libérer des codes et des contraintes de sa famille, de ses religions.