Depuis le 30 avril 2025, il est désormais légal de nantir ses cryptomonnaies pour obtenir un prêt en euros.
Jusqu’à présent, les détenteurs de cryptomonnaies en France ne pouvaient pas utiliser leurs actifs numériques comme garantie pour obtenir des prêts en monnaie fiduciaire. Le nouveau dispositif permet désormais de déposer ses cryptomonnaies en garantie auprès d’un établissement de crédit ou d’une néobanque pour obtenir des liquidités en euros, sans avoir à vendre ses actifs.
Un levier financier pour les investisseurs
Depuis 2024, l’entrée en vigueur du règlement européen MiCA (Markets in Crypto-Assets) permet aux institutions financières agréées d’exploiter les actifs numériques en toute sécurité juridique dans l’ensemble de l’Union européenne. Les établissements français peuvent désormais depuis le 30 avril 2025, accepter les cryptomonnaies comme garantie de crédit, à condition que ces actifs soient détenus par des PSAN (Prestataire de Services sur Actifs Numériques) enregistrés et que les règles de lutte contre le blanchiment soient respectées.
Le crédit lombard crypto permet aux investisseurs de bénéficier de la valeur de leurs actifs numériques sans s’en déposséder. Par exemple, un investisseur peut déposer l’équivalent de 50.000 euros en bitcoins en garantie et obtenir un prêt de 20.000 euros en euros. Il conserve ainsi la propriété de ses cryptomonnaies et peut profiter de leur potentiel de plus-value, tout en disposant de liquidités pour financer d’autres projets.
Une pratique déjà courante dans la finance décentralisée (DeFi) où les détenteurs de cryptomonaies pouvaient déjà réaliser des prêts et emprunts directement sur les blockchains. La légalisation du crédit lombard en cryptomonnaie créee aujourd’hui un pont entre la finance traditionelle et décentralisée.
Quels avantages pour les emprunteurs?
- Accès à la liquidité sans vendre ses cryptos: une stratégie prisée par les investisseurs long terme.
- Effet de levier maîtrisé: les emprunteurs peuvent réinvestir dans d’autres classes d’actifs ou des projets.
- Optimisation fiscale: éviter une cession taxable en conservant la propriété de ses cryptos.
Des implications fiscales à surveiller
Si le cadre légal est désormais en place, certaines zones d’ombre subsistent, notamment en matière fiscale.
« Les régulations restent floues quant à la déclaration des plus-values liées aux actifs nantis. L’approche varie selon les juridictions, nécessitant une vigilance accrue pour rester conforme », explique Arnaud Touati du cabinet Hashtag Avocats.
« En France, par exemple, le prêt garanti par des cryptos ne devrait pas être constitutif d’un fait générateur d’impôt mais ce sujet reste soumis au débat au sein de la communauté des fiscalistes. C’est pourquoi, considérant qu’il n’y a aucune certitude à ce stade, nous recommandons fortement la réalisation de consultations juridiques », poursuit ce dernier.
Cette initiative française s’inscrit dans une dynamique plus large de régulation des actifs numériques au sein de l’Union européenne. Le règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets), en cours de mise en œuvre, vise à harmoniser les règles applicables aux crypto-actifs dans l’ensemble des États membres, offrant ainsi un cadre cohérent pour les prestataires de services sur actifs numériques (PSAN) et les investisseurs.