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La folle histoire de l’observatoire Visker, un outil artisanal à la campagne, où les étoiles se dévoilent ce samedi

La folle histoire de l’observatoire Visker, un outil artisanal à la campagne, où les étoiles se dévoilent ce samedi

l’essentiel
Comme chaque année, l’association Dinastro participe à la Nuit des Etoiles. Son président, Yves Argentin, également opérateur sur le télescope Bernard Lyot au Pic du Midi, revient sur cette histoire unique et cette nuit de diffusion et de vulgarisation du spectacle nocturne…

C’est un observatoire qui a poussé au cœur de la campagne et de la plaine, au pied d’un des sites les plus prisés pour apprécier le ciel nocturne. Le petit village de Visker bénéficie, depuis plus de vingt ans, d’un observatoire abritant un télescope de 305 mm de diamètre. Une singularité dans ce cadre favorable, aux portes de la Réserve Internationale de Ciel Étoilé et qui a germé grâce à la ténacité de passionnés d’astronomie, réunis au sein de l’association Dinastro. Parmi une dizaine de communes contactées, c’est celle de Visker qui a répondu favorablement à l’implantation de cet observatoire, sur le site de Biscarniau, en le cédant à l’association via un bail emphytéotique. « C’est ce groupe de passionnés, autour de Jean Cauquel, le fondateur, de Gérard Vaudescal ou de Philippe Deverchère, qui a conçu et construit cet outil, explique Yves Argentin, le président de Dinastro, voisin de l’observatoire Visker. Ils voulaient tout créer, tout faire eux-mêmes. Ils ont dessiné les plans et construit la structure en lien avec le lycée Victor-Duruy et le Pic du Midi. L’électronique, l’optique, tout était fait maison, jusqu’au logiciel de contrôle développé par un adhérent.

Chaque année, la Nuit des Etoiles rassemble des centaines de personnes à l’Observatoire Visker. / Photo DR Dinastro
DR Dinastro

Depuis 2002, l’observatoire Visker mène des travaux scientifiques sur les occultations d’étoiles par des astéroïdes ou sur la surveillance des étoiles variables ou doubles. Mais l’outil a surtout des vertus pédagogiques, avec des animations mensuelles pour le public et une participation régulière à la Nuit des étoiles, comme ce samedi soir. « Nous avons fait jusqu’à trois soirées d’observations, explique Yves Argentin. Ce soir, nous aurons huit animateurs et trois télescopes en plus de l’observatoire. C’est un événement fédérateur pour lequel nous avons eu jusqu’à 300 personnes. C’est énorme pour notre petite structure. »

Bénévole chez Visker et professionnel au Pic du Midi

Président de Dinastro depuis 2018, Yves Argentin a été captivé par les étoiles dès l’adolescence, avec le passage de la comète de Halley en 1986. « J’ai acheté mon premier télescope à cette époque », avoue celui qui a d’abord fait carrière dans l’industrie en région parisienne avant de rejoindre le CNRS pour travailler sur la physique des particules puis de rejoindre le Pic du Midi en 2003. « Je me suis retrouvé derrière le télescope Bernard Lyot (TBL) un peu par hasard. La nuit, mes collègues techniciens et moi-même manœuvrons cet outil. Nous sommes les opérateurs des astronomes qui ne bougent plus et qui analysent les images sur leur ordinateur. C’est la science moderne. On est loin de l’astronome collé à l’oculaire… »

Chaque année, la Nuit des Etoiles rassemble des centaines de personnes à l’Observatoire Visker. / Photo DR Dinastro
DR Dinastro

Le TBL reste cependant un élément stratégique dans la conquête du ciel, avec son « spectropolarimètre qui analyse la polarisation de la lumière des étoiles pour déterminer leur activité magnétique ». Derrière cet aspect professionnel et scientifique, il y a l’œil du passionné. « J’adore l’observation visuelle, avec des télescopes amateurs, explique Yves Argentin, dont l’observatoire Visker est au bout de son jardin. L’intérêt n’est pas vraiment ce que l’on voit, mais ce contact direct entre l’œil et un objet qui a parcouru des millions d’années-lumière pour arriver là. On est dans quelque chose de concret, de réel. D’ailleurs, les gens n’imaginent pas à quel point les corps célestes sont accessibles. Plusieurs galaxies sont visibles avec une paire de jumelles. »

Chaque année, la Nuit des Etoiles rassemble des centaines de personnes à l’Observatoire Visker. / Photo DR Dinastro
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Ce week-end, vous pourrez observer « un croissant de Lune en début de soirée qui, en se couchant, laissera la place à Saturne dont les anneaux se refermeront et seront dans le même plan que la planète. On ne les verra pas. Jupiter et Mars n’apparaîtront qu’en deuxième partie de nuit ». Quant aux étoiles filantes ? « Il y en a presque tous les jours, confie Yves Argentin. Cela fait partie du spectacle nocturne. Les Perséides sont plutôt un prétexte ».

Nuit des étoiles à Visker ce samedi à partir de 20h30 Programme complet sur afastronomie.fr › les-nuits-des-etoiles
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