Nouvelles

la fin sans précédent mais sans surprise d’un gouvernement minoritaire

Il est 20h26, mercredi 4 décembre, lorsque la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, prend la parole depuis son perchoir et confirme l’inéluctable : le gouvernement de Michel Barnier a été censuré par les députés. « Conformément à l’article 50 de la Constitution, le Premier ministre doit soumettre au Président de la République la démission du gouvernement » déclare-t-elle. En face, Michel Barnier siège, entouré de quelques-uns de ses ministres. Les yeux rougis, le Savoyard de 73 ans se lève pour saluer les élus macronistes et LR qui l’acclament debout, puis quitte l’Hémicycle. Il est 20h27 et la France n’a plus de gouvernement.

Lire le direct | En direct, censure du gouvernement Barnier : le Premier ministre remettra sa démission à Emmanuel Macron jeudi, à 10 heures

Quelques instants auparavant, Michel Barnier avait déclamé l’oraison funèbre de son mandat pendant près d’une demi-heure. « J’éprouve un honneur d’avoir été et d’être encore pendant trois mois le Premier ministre de tous les Français. Et à l’heure où cette mission prendra peut-être bientôt fin, je tiens à vous dire que cela restera pour moi un honneur d’avoir servi dignement la France et les Français. »a-t-il conclu.

La motion de censure déposée par le Nouveau Front populaire a réuni 331 députés. La réaction à l’engagement responsable du gouvernement, deux jours plus tôt, pour adopter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. Un résultat considérable puisqu’il n’a fallu que 288 voix pour renverser le gouvernement de Michel Barnier. Aux voix des « insoumis », socialistes, écologistes et communistes se sont ajoutées celles des élus du Rassemblement national (RN) et du groupe UDR dirigé par Eric Ciotti. Il ne manquait que deux voix à gauche, celles de l’indépendantiste kanak Emmanuel Tjibaou et de la socialiste Sophie Pantel (Lozère).

Une « malédiction » originale

Moment politique et parlementaire singulier, le vote de cette motion de censure s’inscrit désormais dans l’histoire de la Ve République. C’est la deuxième fois qu’un gouvernement est renversé. Le seul précédent datait du 5 octobre 1962 avec la chute de Georges Pompidou. Jamais un gouvernement n’a succombé au recours à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution qui permet l’adoption sans vote d’un projet de loi.

Nommé le 5 septembre, après deux mois d’atermoiements post-électoraux, Michel Barnier est devenu le Premier ministre le plus éphémère de l’histoire du V.e République, avec un bail rue de Varenne n’excédant pas quatre-vingt-dix jours. La victime collatérale de la censure est le PLFSS et sa version issue de la commission paritaire, rejetée mercredi.

Il vous reste 66,64% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Cammile Bussière

One of the most important things for me as a press writer is the technical news that changes our world day by day, so I write in this area of technology across many sites and I am.
Bouton retour en haut de la page