Un traitement innovant contre le SIDA
Le nouveau traitement contre le sida, développé par le géant pharmaceutique américain Gilead, utilise la molécule lenacapavir. Ce traitement antirétroviral, présenté lors de la 25e Conférence internationale sur le sida, est particulièrement prometteur pour plusieurs raisons. Il ne nécessite que deux injections par an, contrairement aux traitements actuels qui nécessitent la prise quotidienne de pilulesCette facilité d’administration pourrait améliorer l’observance du traitement et réduire les risques de transmission du virus.
Comment fonctionne le Lénacapavir ?
Le lénacapavir agit en bloquant une enzyme essentielle à la multiplication du VIH dans l’organisme.Testé à la fois comme traitement et comme prophylaxie pré-exposition (PrEP), il a démontré une efficacité de 100 % dans la prévention de l’infection par le VIH dans une récente étude préliminaire.Des essais cliniques menés en Afrique du Sud et en Ouganda ont montré que les filles et les femmes qui avaient reçu les injections n’avaient pas contracté le VIH, illustrant l’énorme potentiel du médicament pour contrôler et potentiellement éradiquer la transmission du virus.
Un coût révolutionnaire
Le coût actuel du lénacapavir est d’environ 40 000 dollars par personne et par an, ce qui le rend inaccessible à la majorité des patients, en particulier dans les pays en développement. Cependant, une étude menée par Andrew Hill de l’Université de Liverpool, et présentée lors de la conférence, suggère que ce coût pourrait tomber à seulement 40 dollars par an si Gilead autorise la production de versions génériques..
Des implications mondiales
Si le traitement était disponible à un prix abordable, il pourrait être administré aux populations à haut risque, comme les hommes gays et bisexuels, les travailleurs du sexe, les prisonniers et les jeunes femmes en Afrique. La directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a exhorté Gilead à autoriser la fabrication de génériques pour « marquer l’histoire » en rendant le traitement largement disponible. Environ 1,3 million de personnes seront nouvellement infectées par le VIH en 2023, et un traitement comme le lénacapavir pourrait réduire considérablement ce nombre.
Son efficacité, couplée à la possibilité de le rendre abordable, pourrait transformer le paysage sanitaire mondial et offrir un nouvel espoir à des millions de personnes. Reste à savoir si Gilead autorisera la production de versions génériques, un choix qui pourrait marquer un tournant historique dans la lutte contre cette pandémie.