Gifi fait partie des nombreuses marques appelées bazars car on trouve de tout dans ces magasins. Ce sont des produits qui sont souvent fabriqués en Chine, qui arrivent dans des conteneurs et qui sont prix imbattable. Sur ce marché, Gifi est quelque peu historique. Créé il y a plus de 40 ans, Gifi c’est 600 magasins et plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires. Son fondateur, Philippe Ginestet, qui a donné son nom à la marque, a décidé de hisser le drapeau blanc et vendre au plus offrant parce que l’enseigne allait être accrochée au mur.
Gifi a été victime de son appétit. En 2017, il rachète une autre marque emblématique, Tati. Mais Tati était très malade. En essayant de redresser le panneau, Gifi s’est également rendue malade. Il a fallu fermer des magasins, les vendre, mettre en place un plan social et la digestion a été trop difficile.
Puis, il y a quelques mois, Gifi a changé son informatique et elle ne l’a pas très bien fait. L’activité était paralysée : il était impossible de passer des commandes ou d’organiser des livraisons. Les magasins ne recevaient pas toute la marchandise dont ils avaient besoin. Et dans le commerce, c’est une forme d’évidence, quand on n’a pas de produits à vendre, c’est tout de suite plus difficile.
Il y a une troisième raison. C’est le développement de toutes ces marques sur ce marché qui commence tout simplement à être saturé. Toutes les marques de ce type ont progressé, dont une appelée Action qui est un bulldozer. L’entreprise néerlandaise a ouvert plus de 800 magasins en France en dix ans. Cela représente plus de six magasins ouverts par mois en moyenne, on n’a jamais vu ce rythme auparavant.
Évidemment, quand on a un développement aussi rapide, ça dérange tout le monde, surtout ceux qui étaient fragiles comme Gifi. La marque est donc à vendre. Quand il sera racheté, peut-être par Carrefour, il y aura de la casse et des magasins qui fermeront parce que sur ce marché aussi, c’est comme dans l’alimentation, aujourd’hui il y a trop de magasins et pas assez de consommateurs.