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La fin de la centrale de Cordemais

Le groupe abandonne le projet d’usine de production de pellets avec Paprec et annonce la fermeture prochaine de la centrale à charbon.

« EDF »Envisager d’arrêter le projet Écocombuste  » à Cordemais (Loire Atlantique). Si le vocabulaire est prudent, pas question pour le groupe de froisser ses partenaires sociaux ou de risquer un délit d’entrave, la décision n’en est pas moins réelle. Le projet d’usine Ecocombust est abandonné et la centrale à charbon de Cordemais fermera ses portes en 2027.

Dans le détail, le projet prévoyait la construction d’une usine de pellets avec le groupe Paprec, dont la production aurait dû alimenter la centrale de Cordemais en combustible biomasse. Cette dernière, qui fonctionne actuellement au charbon, devait être convertie à la biomasse, pour répondre aux ambitions françaises de sortir du charbon d’ici 2027. Il n’en sortira finalement rien. EDF étudiait depuis 2015 des solutions pour assurer l’avenir du site. Le premier projet, mené avec Suez, avait été abandonné en 2021. « Les salariés du site se sont mobilisés et ont fait un travail formidable », a souligné Olivier Lamarre, directeur de la division thermique d’EDF. Un deuxième partenaire, Paprec, avait été trouvé.

Après une dizaine de millions de dépenses supportées par les deux partenaires,le bilan technico-économique« Le projet n’était toujours pas au rendez-vous. Pour poursuivre le projet, Paprec a demandé à EDF de s’engager sur quinze ans sur des achats de pellets, dans des quantités « irréalistes au vu des prévisions d’exploitation de Cordemais ». De plus, Paprec aurait dû réaliser un investissement de 200 millions d’euros, alors que le projet n’était pas rentable.

Une usine Framatome sera construite sur le site.

Mais EDF ne se présentera pas sans solution pour ses 340 salariés. Framatome, sa filiale industrielle dédiée à la production de composants de centrales, devrait venir construire une usine sur le terrain jusqu’alors destiné au projet Ecocombust. La fabrication des tuyauteries du Circuit Secondaire Principal des réacteurs de la nouvelle centrale nucléaire, EPR 2, est prévue sur le site. L’usine, qui devrait démarrer sa production en 2028, « à livrer dans les délais fixés par EDF« , précise Guirec Maugat, vice-président exécutif Base Installée de Framatome en France. Elle emploierait une centaine de personnes, portées à 200 à terme.

« « Nous discuterons des conditions de soutien avec les partenaires sociaux. »ajoute Olivier Lamarre. Des solutions sont déjà envisagées. Certains salariés de Cordemais pourraient ainsi bénéficier d’un redéploiement chez Framatome, d’autres dans d’autres centrales du groupe. Par ailleurs, des salariés pourront rester jusqu’en 2029, ce qui donnera à certains la possibilité d’atteindre la retraite. En revanche, des solutions restent à trouver pour les 150 salariés des sous-traitants présents sur le site.

La décision d’EDF coïncide avec la montée en puissance du parc nucléaire français, alors que la demande reste à des niveaux relativement bas. Résultat, la centrale de Cordemais représentait moins de 0,1 % de la production électrique française l’an dernier et probablement encore moins cette année. Les caractéristiques techniques de la centrale de Cordemais ne lui permettent plus de répondre aux besoins. La structure du parc français, dominée par le nucléaire et non les énergies renouvelables, est telle que les centrales thermiques doivent être mobilisables en 15 minutes, essentiellement pour faire le lien entre le déclin de la production d’énergie solaire et la montée en puissance des réacteurs nucléaires. Or, Cordemais a été conçue il y a quarante ans pour produire des charges de base et non quotidiennement pour répondre à « ces pics extrêmes ».

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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