La fin annoncée du franc CFA en Afrique de l’Ouest
ENQUÊTE – Décriée comme un héritage colonial, rejetée par le nouveau président du Sénégal, la monnaie commune rattachée à l’euro semble vouée à plus ou moins court terme. Non sans risque sur le plan économique.
Haro sur le franc CFA. De Dakar à Bamako, en passant par Abidjan et Lomé, la monnaie africaine, perçue comme un héritage anachronique de l’époque coloniale et de la persistance de la domination française, est sous le feu des critiques, vilipendée par une jeunesse africaine en manque d’avenir, une partie des élites en haut lieu. au plus haut sommet des États. L’élection emblématique, fin mars, de Bassirou Diomaye Faye à la présidence du Sénégal et la nomination de l’opposant Ousmane Sonko au poste de premier ministre, sonnent-elles le glas du franc CFA ? Tous deux ont fait de sa sortie leur cheval de bataille, brandi comme un étendard lors de la campagne électorale comme un enjeu de souveraineté nationale.
L’hostilité est également évidente dans les trois pays sahéliens – le Burkina Faso, le Mali et le Niger – aux mains des juntes militaires qui ont formé l’Alliance du Sahel. En représailles aux sanctions économiques, le trio a récemment décidé de claquer la porte de la CEDEAO, de la communauté des États de l’Afrique de l’Ouest, du bloc…