Ce vendredi 20 septembre, les scolaires pourront visiter les élevages de palmipèdes à foie gras. Demain, ce sera au tour du grand public d’être accueilli dans les fermes afin de mieux connaître cette filière qui entretient une bonne image auprès des Français. 91% d’entre eux considèrent que le foie gras fait partie des traditions gastronomiques de notre pays.
Cette année encore, le foie gras de canard était au menu de nombreux stands de restauration lors de la Fête de l’Humanité. C’était le cas des producteurs, mais pas seulement, tandis que le magret et le cassoulet mettaient aussi la viande de canard au menu. Se régaler de « bonnes viandes, de bons fromages et de bons vins » reste une tradition française dans le cadre d’un repas de fête. Pour l’avoir déclaré publiquement un jour, Fabien Roussel a été vivement critiqué par certaines personnalités politiques, à commencer par l’écologiste Sandrine Rousseau.
Certes, réduire la consommation annuelle moyenne de produits carnés tout en augmentant la consommation de protéines végétales comme les lentilles, les pois chiches et les haricots secs est possible et souhaitable. Encore faudrait-il qu’elles soient produites et transformées en France, ce qui implique en même temps de privilégier notre souveraineté alimentaire. Cela n’a jamais été le cas depuis plusieurs décennies dans le cadre de l’Union européenne.
Souveraineté alimentaire ou déforestation ?
Stéphane Séjourné, proche du président Macron, vient d’être nommé commissaire européen, à la suite de deux initiatives conjointes du chef de l’État et d’Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission, visant à contraindre Thierry Breton, le commissaire sortant de nationalité française, à démissionner (1). Est-ce pour faciliter la négociation de nouveaux accords de libre-échange avec des pays tiers ? On peut le craindre. Dans un communiqué de la Confédération paysanne publié le 10 septembre, on pouvait lire ceci :
« A l’hiver 2024, au plus fort des mobilisations paysannes pour des prix rémunérateurs et la fin de la concurrence entre produits agricoles et alimentaires via les accords de libre-échange, Emmanuel Macron a annoncé avoir « bloqué » l’accord UE-Mercosur. L’accord pourrait être formalisé lors du G20 de Rio les 18 et 19 novembre. C’est ce qu’ont affirmé les négociateurs des deux blocs en amont d’un nouveau round de négociations organisé à Brasilia la semaine dernière (…) C’est donc au nom de la France et des 26 autres Etats membres que la Commission poursuit les négociations. Et elle (la Commission, ndlr) serait prête à mettre en minorité les Etats européens opposés à l’accord, dont la France, pour que l’accord puisse être ratifié une fois finalisé. »
Les élevages de palmipèdes à foie gras sont écologiques
Dans un livre qui vient de paraître ce mois de septembre (2) on peut lire cette phrase : « En Amazonie, il y a eu une baisse de 30 % du CO2 stocké entre 2000 et 2010 par rapport aux années 1990-2000 ». Il faut y voir une conséquence des accords de libre-échange qui encouragent la déforestation pour exporter du bois, cultiver de nouvelles terres afin d’exporter du soja, du maïs et de la viande bovine, porcine et volaille. Ce n’est donc pas l’élevage de canards et d’oies à foie gras en France qui contribue à l’accélération du réchauffement climatique en cours. D’autant que ces animaux sont nourris avec des céréales produites à la ferme, leurs déjections produisent du fumier qui sert d’engrais et les abattoirs ne sont jamais loin des élevages.
Ce vendredi 20 septembre, les producteurs de volailles à foie gras des régions Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Alsace ouvrent les portes de leurs fermes aux scolaires et aux enseignants. Demain, les mêmes producteurs accueilleront le grand public. Les organisateurs de ces deux journées précisent qu' »un espace web dédié permet de trouver et géolocaliser toutes les fermes participantes près de chez soi, de visiter les installations, d’échanger avec les professionnels et de déguster du foie gras ainsi que du magret et du confit de canard » (3).
Les élevages de volailles à foie gras sont décriés par certaines associations en raison des dix jours de gavage qui précèdent l’abattage. Or, 90 % de la durée de vie de ces volailles leur permet d’avoir accès quotidiennement à l’extérieur en dehors du bâtiment d’élevage.
Notons enfin que 92 % des Français déclarent consommer du foie gras à certaines périodes de l’année. 91 % le considèrent comme faisant partie du patrimoine gastronomique de notre pays, tandis que 88 % affirment qu’il est issu d’un savoir-faire traditionnel qu’il faut préserver. La visite des fermes sera également l’occasion d’acheter directement des produits fermiers sans passer par la grande distribution à l’approche des fêtes de fin d’année.
- Voir L’Humanité du 18 septembre pages 2 et 16
- Exploitation durable des forêts tropicales par Plinio Sist, éditions Quae
- patrimoine-foiegras.fr
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