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Le groupe de grande distribution Alcampo, filiale du géant français Auchan, vient d’annoncer la fermeture de 25 de ses points de vente en Espagne, accompagnée d’un plan de suppression de 710 postes. Cette décision, révélée ce jeudi aux représentants du personnel, ouvre une phase de négociation sociale complexe et suscite une vive inquiétude parmi les équipes.
Chiffres clés du réseau
Actuellement, Alcampo dispose d’un maillage conséquent sur le territoire espagnol :
| Type de magasin | Nombre d’unités |
|---|---|
| Hypermarchés et petits hypermarchés | 80 |
| Supermarchés | 445 (dont 129 en franchise) |
| Effectif total | 23 300 employés |
Ces chiffres témoignent de l’ampleur du réseau et de la portée des mesures envisagées, qui toucheront près de 3 % de la totalité des magasins et environ 3 % des effectifs.
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Liste des établissements concernés
Pour l’heure, Alcampo ne publie pas la liste précise des 25 magasins menacés. Les syndicats ont reçu un premier document évoquant plusieurs hypermarchés et supermarchés dans différentes communautés autonomes, sans plus de détails. Cette absence de transparence complique la préparation des représentants du personnel et accentue l’angoisse des salariés, qui ignorent encore s’ils seront concernés.
CC. OO. déplore ce manque d’informations et exige des éclaircissements rapides. Les équipes souhaitent connaître à l’avance les sites visés pour anticiper les conséquences sociales et territoriales, et pour proposer des alternatives locales.
Prochaines étapes du processus
La direction et les syndicats doivent à présent mettre en place la commission de négociation. Cette instance aura pour mission d’examiner le dossier social, financier et économique présenté par Alcampo. La loi espagnole impose à l’employeur de fournir une documentation complète sur la situation des magasins, les bilans de performance et les projections d’avenir.
Lors de la première réunion, prévue dans les semaines à venir, les organisations syndicales pourront formuler des contre-propositions : reclassements internes, plans de formation, mesures de mobilité ou de reconversion. La CC. OO. (Commissions ouvrières) a déjà annoncé qu’elle défendrait coûte que coûte le maintien de l’emploi et veillera à ce que les départs volontaires se fassent dans des conditions financières avantageuses.
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Une marque ancrée en Aragon
Le premier hypermarché Alcampo a ouvert ses portes à Utebo (Zaragoza) en 1981, marquant le début de l’expansion du groupe Auchan en Espagne. Depuis, le réseau s’est étendu grâce à une politique d’acquisition, notamment en 2023 avec l’intégration d’une partie des magasins du groupe DIA. Cette opération a offert un accès rapide à de nouvelles zones, mais a aussi créé des implantations parfois éloignées du cœur de métier d’Alcampo.
Dans un récent communiqué, Auchan confie que certains points de vente « ne s’adaptaient pas à notre modèle », présentaient une localisation peu attractive ou peinaient à atteindre un seuil de rentabilité satisfaisant. Le plan de transformation vise donc à recentrer l’offre sur des formats plus petits et plus flexibles, en phase avec les attentes actuelles des consommateurs, qui privilégient la proximité et la rapidité.
Modernisation et renforcement du e-commerce
Au-delà des 25 fermetures, le groupe prévoit de réduire de 15 le nombre de ses hypermarchés et de moderniser 60 établissements existants. Cette stratégie doit permettre d’alléger les coûts fixes, d’améliorer l’expérience client et d’investir massivement dans le e-commerce.
| Indicateur | Chiffre 2024 |
|---|---|
| Chiffre d’affaires | 5 000 M€ |
| Achats auprès de fournisseurs espagnols | 3 735 M€ |
| Investissement | 117 M€ |
| Adhérents au programme fidélité | 3,2 M |
La montée en puissance du commerce en ligne doit répondre à l’évolution des habitudes d’achat, tout en offrant une alternative aux magasins physiques pour les clients urbains et connectés.
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Un avenir à redessiner
Cette restructuration constitue un défi majeur pour Alcampo et ses salariés. Si la perspective de 710 licenciements est un coup dur, la direction insiste sur la nécessité de bâtir un réseau plus agile, capable de rivaliser avec les nouveaux acteurs et de répondre aux exigences des consommateurs.
Les mois qui viennent seront cruciaux : l’issue des négociations sociales déterminera non seulement le sort des employés concernés, mais aussi la capacité du groupe à se réinventer et à préserver son ancrage en Espagne dans un contexte économique très concurrentiel.
