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la fermeture de deux sites français confirmée, grève illimitée lancée mardi

Le couperet est enfin tombé. Réuni depuis le début de l’après-midi, lundi 25 novembre, le CSE deArcelorMittal Service Centers (AMCS) a confirmé la fermeture prochaine des sites de Reims (Marne) et Denain (Nord). Jusqu’ici considéré comme « possible » par la direction, mais pas certain, l’arrêt de ces deux sites de production a été fixé à juin 2025. » Toutefois, pour certaines productions supports, des départs sont prévus à partir d’avril », souligne l’intersyndicale qui regroupe la CGT, la CFDT, FO et la CFE-CGC.

ArcelorMittal : grève spontanée sur deux sites menacés de fermeture

« Nous avons proposé plusieurs solutions pour protéger les emplois, mais toutes ont été rejetées par la direction. Par exemple, nous avons proposé de mettre en veilleuse pendant un an les outils de production et les emplois, car nous avons de bonnes raisons de croire que l’activité va repartir à la hausse à partir de 2026 », commente Frédéric à La Tribune. Aubert, le délégué syndical central de la CFE-CGC de l’AMCS.

Cette décision impactera 136 emplois, soit 113 à Reims, 21 à Denain et un à Ottmarsheim. Parmi eux, 19 reclassements seront proposés pour des postes d’opérateurs de production sur quatre sites du secteur ArcelorMittal.  » Des reclassements au sein du groupe seront également proposés. A ce jour, 20 offres ont été répertoriées », souhaite informer l’intersyndicale dans un communiqué. Ces chiffres seront affinés lors du prochain CSE prévu le 4 décembre. D’ici là, les syndicats espèrent maintenir le site de Denain, car rentable selon les syndicats.

Devant l’avancée et les conclusions de cette réunion pour entamer les discussions autour de ce plan social, les syndicats ont décidé de lancer une grève illimitée dès mardi 26 novembre. Jusqu’à présent, seul le site nordique s’engageait dans une telle démarche. Dès demain, les 453 salariés des ArcelorMittal Service Centers, répartis sur huit sites français, seront donc en grève.

30% de contraction de l’activité

Dans les rangs des syndicats, on ne nie pas que l’activité ait fortement chuté ces derniers mois, mais ils croient fermement à un redémarrage significatif en 2026.

« Le marché desservi par les ArcelorMittal Service Centers (bandes refendues, tôles et flans d’acier) est marqué depuis plusieurs années par une baisse structurelle des besoins de nos clients, notamment dans l’automobile et l’industrie : depuis 2019, ce marché s’est contracté d’environ 30 %. %. Par ailleurs, on assiste à une délocalisation structurelle de certains clients vers l’Europe centrale, la Turquie ou l’Afrique du Nord. Enfin, comme pour tous les marchés européens de l’acier, les importations extra-européennes à bas prix déséquilibrent les conditions de concurrence », a annoncé ce soir 19 novembre la direction de la filiale ArcelorMittal.

Mais le maintien du dispositif APLD (activité partielle démarrée en 2022) sur les deux sites concernés, à hauteur d’un jour de repos par semaine, attestait d’une certaine attente. Sans surprise et comme l’exige la législation, le déclenchement d’une procédure PSE a entraîné l’arrêt et la suppression du dispositif APLD en interne depuis vendredi dernier.

 » La vision d’entreprise de la direction est la rentabilité à court terme et rien d’autre », se plaint David Blaise, le délégué syndical central de la CGT, à La Tribune. «  La direction met beaucoup l’accent sur la baisse d’activité dans l’industrie automobile pour justifier ces fermetures. Mais les deux sites concernés travaillent très peu pour ce secteur. Ils travaillent beaucoup pour l’industrie avec des clients comme Schneider, Alstom et Bombardier. A terme, cette décision permettra de sauver des sites qui dépendent beaucoup du secteur automobile en sacrifiant des sites qui travaillent très peu pour lui. », ajoute Frédéric Aubert.

Le remboursement du crédit fait débat

L’intersyndicale indique également que plusieurs outils de production vont effectivement être transférés vers des sites très impactés par les difficultés de l’industrie automobile. Des moyens de production seront également envoyés en Belgique, en Espagne et en Pologne.

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Enfin, les syndicats pointent le remboursement en 2023 d’un crédit de 40 millions d’euros accordé au groupe ArcelorMittal afin d’éviter de payer des taux d’intérêt trop élevés.  » Cette marge de crédit aurait pu être remboursée en plusieurs versements et nous a permis d’avoir des liquidités pendant cette période creuse. Ce n’est pas le choix qu’a fait la direction. Nous le regrettons », témoigne David Blaise de la CGT, présent au CSE ce lundi.

« ArcelorMittal Service Centers est désormais contraint de se réorganiser, afin de sauvegarder sa compétitivité et d’éviter de plus grandes difficultés pour l’ensemble de la société (…) Les fermetures de sites prévues visent à augmenter la charge et à pérenniser les activités de nos autres sites de production, » commente ArcelorMittal Service Centers.