La Fédération Française de Rugby poursuit Le Coq Sportif pour 5,3 millions d’euros de dettes impayées
Des représentants du Coq Sportif ont été convoqués devant le tribunal de commerce de Paris le 27 septembre pour s’expliquer sur ces factures impayées.
La Fédération française de rugby a assigné en justice son ancien équipementier Le Coq Sportif, lui réclamant 5,3 millions d’euros d’impayés, a annoncé mercredi le président de la FFR, Florian Grill. « Ils nous doivent 5,3 millions d’euros de contrats de sponsoring, de royalties impayées et d’intérêts de retard. »il a expliqué. « Nous avons élaboré plusieurs plans pour régler la dette du Coq Sportif »a ajouté le responsable de la FFR. « Aucun de ces plans n’a été respecté et nous arrivons à un point où nous les assignons à la liquidation judiciaire. S’ils veulent sortir de la liquidation judiciaire, qu’ils nous paient. »
« Quand nous sommes arrivés à la fédération (en juin 2023, NDLR), nous avions déjà plus de 4,6 millions de factures impayées »Fournisseur de la FFR depuis les années 1930, Le Coq sportif a notamment orné le maillot du XV de France de 1977 à 1986, avec deux Grands Chelems à son actif (1977, 1981). Commence alors une longue période de disette pour la marque française, qui a failli disparaître dans les années 1990 avant d’être rachetée en 2005 par la holding suisse Airesis.
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Un « joyau industriel » en quête de rebond
Après avoir été écarté au profit de l’allemand Adidas (1986-1998), puis Nike (1999-2011) et à nouveau Adidas (2012-2018), Le Coq sportif redevient l’équipementier de la FFR en 2018, sous la présidence du prédécesseur de Florian Grill, Bernard Laporte.
Au cours de l’exercice 2023, le chiffre d’affaires de la marque française a reculé de 20 millions d’euros à 121,442 millions d’euros, associé à une perte de plus de 28,25 millions d’euros que la maison mère, Airesis, a imputée à un repositionnement dans le secteur de la chaussure. Airesis a pour sa part affiché une perte de 36 millions de francs suisses (37 millions d’euros) en 2023.
« Nous avons eu beaucoup de problèmes avec la chaussure au cours des trois dernières années, ce qui a entraîné des difficultés et des résultats quelque peu négatifs. »a reconnu Marc-Henri Beausire, PDG du Coq sportif, sur BFM Business mercredi. En mai, la firme de Romilly-sur-Seine (Aube) avait reçu un prêt de 2,9 millions d’euros du comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 pour « fourniture de matériel sportif » pour la compétition, avait indiqué sa maison mère dans un rapport financier révélé par le quotidien L’Équipe.
La convocation suscite des critiques
« Aujourd’hui, toutes ces catégories fonctionnent extrêmement bien. »a ajouté le dirigeant suisse, expliquant sur BFM Business avoir constaté une croissance du textile de 20 à 30% depuis les Jeux. « Nous nous attendons à ce que ce soit encore plus fort en 2025 ». « Ils ont peut-être vendu pas mal de choses, qu’ils reviennent vers nous »affirme le président de la FFR, candidat à sa réélection lors du prochain scrutin pour la présidence de la Fédération le 19 octobre, face à l’ancien international Didier Codorniou.
Dans une lettre adressée au président de la FFR et à l’ensemble des membres du comité directeur de la Fédération, consultée par l’AFP, 16 membres de ce comité, opposés à Florian Grill, ont critiqué le choix de poursuivre Le Coq sportif en justice.
Les signataires dénoncent notamment une « risque, même minime, de plonger des centaines de familles de salariés dans la précarité en liquidant une entreprise française exemplaire à bien des égards comme Le Coq sportif »Appeler LCS « joyau de notre patrimoine industriel ». « On fait ça pour préserver les emplois de la FFR et des clubs aussi »a répondu Florian Grill, défendant un acte de « Une gestion saine » dans une situation financière difficile pour la fédération.