La Fédération du bâtiment estime que « le logement neuf est en train de couler »
25.000 emplois ont déjà été détruits dans le secteur du BTP au premier trimestre 2024, selon la Fédération française du bâtiment, qui anticipe au moins 150.000 suppressions d’emplois cette année.
Il n’en finit plus de tirer la sonnette d’alarme. « Le logement neuf coule », alerte une nouvelle fois le président de la Fédération française du bâtiment (FFB), Olivier Salleron. 25 000 emplois ont déjà été détruits au premier trimestre dans le secteur de la construction. Selon lui, ce chiffre aura doublé d’ici mi-2024 et il prévoit la perte de 150 000 emplois directs d’ici la fin de l’année.
« C’est de l’arithmétique : quand on ne construit pas de logements, quand il n’y a pas de permis de construire, deux ans après il y a une baisse de l’emploi », prédit Olivier Salleron sur BFM Business.
« Cette année, nous construirons à peine 150 000 logements, alors qu’il nous en faudrait 400 000 », explique-t-il. « De plus, 12 000 entreprises du secteur de la construction ont fermé leurs portes au cours de l’année écoulée. »
Selon lui, les normes, notamment environnementales, imposées à la construction ne sont pas le problème principal. Il alerte surtout sur le manque d’investissement.
« Quand il y a une crise, il faut une petite carotte pour que nos jeunes familles, nos Français moyens et modestes investissent dans leur petite maison, aujourd’hui ce n’est pas possible », regrette Olivier Salleron.
Accélérez sur le PTZ, le Pinel, Maprimerenov’…
Pour lui, cette carotte, c’est un prêt à taux zéro (PTZ) pour les jeunes ménages ou les primo-accédants sur tout le territoire, pour des logements individuels ou collectifs. Il alerte aussi sur la fin, prévue au 1er janvier 2025, du dispositif Pinel qui incite les propriétaires à mettre leur bien en location.
« Aujourd’hui, c’est une catastrophe, le dispositif Pinel s’arrête à la fin de l’année et il n’y a aucune perspective », déplore le président de la FFB. « Il faut investir dans le logement et le louer aux Français modestes ».
Il regrette aussi les atermoiements du gouvernement sur le dossier Maprimerenov. Après avoir restreint les aides à la rénovation énergétique, l’exécutif a fait machine arrière. Mais entre-temps, « le dispositif a enregistré 85% de demandes en moins en début d’année ».
« C’était une grande ambition et elle a échoué. »
Enfin, Olivier Salleron a évoqué le retard pris dans la construction de logements sociaux. « Il nous en faudrait 125 000 par an, c’est ce que le gouvernement a promis, on en a à peine construit 80 000 cette année. »
Il appelle les politiques et les députés nouvellement élus à agir sur « les priorités de la société française : nourrir, loger, soigner ».