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« La fabrication et la distribution de médicaments anciens, comme le Doliprane, sont-elles si stratégiques ? »

L‘annonce par Sanofi de sa décision de vendre les parts de sa filiale Opella, qui produit des médicaments anciens, génériques et peu rentables – dont le Doliprane – à un fonds d’investissement américain a enflammé la classe politique française. De Jordan Bardella (Rassemblement national) à Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), en passant par Marine Tondelier (Les Écologistes) ou Boris Vallaud (Parti socialiste), tout le monde s’indigne de la vente de cet « actif stratégique » à un fonds étranger. Certes, la défense de l’emploi suscite des inquiétudes légitimes chez les salariés concernés ; mais faut-il vraiment qualifier de « stratégique » la fabrication et la distribution de boîtes de comprimés dont le principe actif est dans le domaine public depuis des décennies, et avec des marges très faibles ?

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Car voici un médicament, très utile et très apprécié par des millions d’utilisateurs à travers le monde, connu sous plusieurs noms, ici Efferalgan ou Dafalgan, là Tylenol ou Panadol, ou encore… Doliprane. Si ce médicament porte tant de noms différents, c’est parce qu’il est depuis longtemps un bien public. Son principe actif est le paracétamol, une molécule dont les effets, notamment contre la douleur, ont été identifiés dès 1880. L’innovation pharmaceutique dans les dernières années du XIXee Le siècle fut époustouflant : synthèse de l’aspirine, de l’héroïne et, plus tard, des premières amphétamines. Plus d’un siècle s’est écoulé et, comme toutes ces inventions, le paracétamol n’est plus protégé par aucun brevet : n’importe quel laboratoire pharmaceutique peut l’utiliser, en faire un médicament et le commercialiser sous sa propre marque.

Cette liberté de copier alimente une concurrence vive sur le marché des génériques, dont les vertus sont connues : pour vendre au prix le plus bas, chaque fabricant doit être le plus efficace possible pour produire au moindre coût, et le plus économe possible pour réduire ses marges. . Mais « l’optimisation » de chaque étape de la chaîne de production n’est pas sans embûches. En amont, la production de principes actifs repose sur une industrie chimique lourde, souvent polluante. Cette production est presque exclusivement localisée en Chine ou en Inde, où son coût est moindre, car le travail y est moins rémunéré qu’en France ou en Europe, et les normes environnementales sont moins strictes. Un tel emplacement n’est pas sans risque : une usine de paracétamol à Wuxi, dans la lointaine province du Jiangsu, connaît des difficultés et, de Brest à Palerme, d’innombrables patients peinent à obtenir les médicaments dont ils ont besoin.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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