ENTRETIEN EXCLUSIF – Pour sortir le pays de « l’impasse », l’ancien chef de l’Etat appelle les « forces politiques du gouvernement » à « s’élever au-dessus des intérêts partisans ». Selon lui, Les Républicains doivent « œuvrer pour que soit nommé un Premier ministre de droite ».
LE FIGARO.- La France est privée depuis 45 jours d’un gouvernement pleinement opérationnel. Emmanuel Macron tarde-t-il à nommer un Premier ministre ?
Nicolas SARKOZY.- Avons-nous vraiment pris conscience de la gravité de la situation de notre pays ? La France fait face à trois crises simultanées qui pourraient exploser soit en même temps, soit successivement. La première est le risque d’une crise financière. Compte tenu de la dette de la France, de ses déficits et de ses dépenses excessives, je ne pense pas qu’il soit prudent de rester sans gouvernement ni ministre des Finances avec le risque supplémentaire de ne pas avoir de budget ! Ensuite, il y a la possibilité d’une crise sociale, qui est une tradition française. Les exemples de conflits sociaux qui ont dégénéré sont nombreux dans notre histoire récente. Enfin, une crise politique. Un mois et demi sans gouvernement, après une dissolution que je persiste à dire être une erreur, et une désintégration de tous les partis démocratiques qui n’ont jamais été aussi divisés. La France est véritablement au bord du précipice. De plus, l’extrême gauche de notre pays ne veut pas gouverner. Il s’agit bien plus d’une tentative de coup d’Etat de la France insoumise que d’une volonté d’alternance démocratique face à une situation parlementaire impossible à résoudre. C’est peu dire que les motifs d’inquiétude sont nombreux.
Le président de la République a donc eu raison d’exclure la nomination d’une personnalité du Nouveau Front populaire à Matignon ?