La douane démantèle un réseau important d’une drogue de synthèse via Marseille
Une fouille des bagages d’un passager arrivant de Grèce à l’aéroport de Marignane dans les Bouches-du-Rhône en octobre dernier a permis aux douaniers de découvrir près de 6 000 comprimés de « prégabaline ». Trois personnes ont été placées en détention provisoire.
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Il s’agit du premier démantèlement par les douanes d’un réseau international d’importation de contrebande de comprimés de prégabaline et de produits chimiques permettant leur fabrication via Marseille, a rapporté jeudi France Inter. La prégabaline est un véritable médicament utilisé contre l’épilepsie. Dans ce cas, il est détourné pour fabriquer une drogue de synthèse.
Les cyberdouaniers ont également désactivé une plateforme francophone de vente de cette drogue de synthèse selon une source proche du dossier à Bercy, confirmant une information du journal. Le Parisien.
Le ministre des Comptes publics Thomas Cazenave est à Marseille depuis jeudi 16 mai avec les douaniers qui ont saisi le mois dernier des produits « précurseurs » permettant la fabrication de près de 300 000 comprimés de prégabaline de contrebande. Ils multiplient les saisies de précurseurs chimiques qui entrent dans la composition de nouvelles drogues de synthèse et qui approvisionnent des laboratoires clandestins situés principalement en Europe du Nord et en République tchèque. La France est actuellement considérée comme un pays de transit.
C’est la fouille des bagages d’un passager arrivant de Grèce à l’aéroport de Marignane dans les Bouches-du-Rhône en octobre dernier qui a permis aux douaniers de Marseille de découvrir près de 6 000 comprimés de prégabaline. Six mois plus tard, la police judiciaire du ministère des Finances mettait hors service un réseau qui approvisionnait l’Europe du Nord. Trois individus, soupçonnés d’être à la tête de ce trafic en France, ont été interpellés à leur domicile dans la région marseillaise. Les enquêteurs ont alors saisi les précurseurs chimiques nécessaires à la production de l’équivalent de 300 000 comprimés dans des laboratoires européens. Une plateforme francophone du dark web, se faisant appeler « Cosa nostra » comme la mafia italienne, a également été démantelée.
Les trois suspects ont été placés en détention provisoire. Des procédures d’entraide judiciaire sont en cours avec la Grèce pour tenter d’arrêter plusieurs complices de ce trafic international qui approvisionnait également le marché nord-américain. Le ministre Thomas Cazenave doit dévoiler vendredi matin à Marseille une série de mesures pour mieux lutter contre la fabrication et les importations massives de drogues de synthèse. Bercy veut aligner les douanes sur les techniques d’enquête utilisées par les stupéfiants contre le crime organisé avec des livraisons surveillées de produits chimiques licites, ce qu’on appelle des précurseurs et qui facilitent la fabrication de drogues de synthèse. L’objectif étant de localiser d’éventuels laboratoires clandestins sur le sol français, comme aux Pays-Bas ou en Belgique où plusieurs de ces laboratoires ont été découverts.
Les douaniers doivent également disposer rapidement d’un algorithme spécial drogues de synthèse dans les scanners qui filtrent les colis postaux suspects. Cet outil est déjà efficace pour le cannabis et la cocaïne selon la douane.