La domination de la Chine dans les panneaux solaires s’accroît

Alors que l’Europe et les Etats-Unis se montrent de plus en plus volontaristes pour rapatrier la production de panneaux solaires sur leur sol, la Chine continue d’asseoir son leadership incontesté.
Selon les données de Wood Mackenzie, les exportations chinoises de panneaux solaires ont augmenté de 64 % en valeur en 2022, atteignant un record de 52 milliards de dollars.
Une différence de prix de 57%
La Chine a ainsi exporté 154 GW de modules solaires dans le monde. En volume, le Vieux Continent en a capté l’essentiel, soit 56 %. Et pour cause : en 2022, elles étaient 57 % moins chères que celles produites aux États-Unis ou en Europe. Les usines chinoises bénéficient également d’un effet volume incomparable à celles de leurs concurrents.
Dans ce contexte, l’expansion de la Chine pourrait se poursuivre. Ses capacités d’exportation dans les cellules solaires et les « wafers » (les wafers de silicium servant à fabriquer les panneaux solaires) devraient dépasser 230 GW en 2026. Des volumes suffisants pour répondre à la demande mondiale hors de Chine, indique le rapport.
Dans les modules solaires, en revanche, ses capacités d’exportation devraient être plus limitées. « Il y a de la place pour la production en dehors de la Chine », indique le rapport de Wood Mackenzie. Sans doute une carte à jouer pour les Européens et les Américains qui n’auront pas la tâche aisée de relancer l’industrie solaire sur leur sol.
Pour les analystes de Wood Mackenzie, aux Etats-Unis, les aides liées à l’Inflation Reduction Act ne permettront pas de combler complètement l’écart de compétitivité. De plus, la production de panneaux solaires 100% made in USA d’ici 2026 semble peu probable étant donné le manque de capacité de production de wafers et de cellules outre-Atlantique.
Des industriels prudents en Europe
En Europe, le sujet est encore plus complexe. Certes, le Vieux Continent promet des restrictions à l’importation pour sécuriser la production locale de panneaux solaires via son « mécanisme d’ajustement carbone aux frontières » (CBAM) et des mesures incitatives pour développer les capacités de production, via son Net Zero Industry. Agir, toujours en négociation. Mais toutes ces lois ne sont pas encore finalisées.
De quoi inciter les constructeurs à la prudence. Wood Mackenzie estime que l’Europe affichera un déficit de production de 36 GW de modules solaires en 2026 pour atteindre ses objectifs de décarbonation. A ce stade, les programmes d’extension d’usines annoncés sur le Vieux Continent ne suffiront pas à y répondre.