la dissolution de l’Assemblée nationale risque d’aggraver la crise, selon les spécialistes
En France, le marché immobilier traverse une crise sans précédent. Alors que de nombreux chantiers législatifs étaient en cours pour restaurer la stabilité dans ce secteur, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale, mettant un terme aux travaux des députés.
Une situation qui n’a pas manqué d’indigner les associations de consommateurs, indignées par cette annonce. « Cela arrive au pire moment avec la crise du logement, la hausse des loyers impayés et la hausse des coûts énergétiques pour les ménages », estime le chargé de mission logement social de l’association de consommateurs et d’usages CLCV, Guillaume Aichelmann, interrogé par Le Parisien.. La dissolution risque d’avoir un impact négatif sur les taux hypothécaires, qui prendront une tendance à la hausse, réduisant ainsi la capacité d’emprunt des Français.
« Le secteur est en mode asphyxie : on ne vend plus rien, même les banques se plaignent de ne plus assurer suffisamment de financements… Chaque jour, on me dit qu’elles suspendent, arrêtent ou tentent de relancer un programme. Tout le monde appelle à l’aide, nous sommes dans l’urgence absolue et la dissolution repousse encore tout. », s’est indigné le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), Pascal Boulanger.
Du côté des agences immobilières, la dissolution de l’Assemblée nationale ne semble pas avoir eu de conséquences drastiques. « Depuis la dissolution, il y a beaucoup de questions, mais ni plus ni moins de mandats de notre part, nous venons même d’enregistrer deux offres d’achat au prix », » a déclaré le directeur de l’agence Rive Gauche, Michael Zingraf.
« Aucun client ne nous l’a dit, j’attendrai avant de vendre ou d’acheter », assure Nathalie Garcin, présidente du réseau haut de gamme éponyme. Elle explique que la majorité des clients sont familiers avec la précarité immobilière, qui touche particulièrement le haut de gamme.
L’immobilier en attente
Parmi les répercussions de la dissolution de l’Assemblée nationale, l’annulation de l’examen du projet de loi kasbare au Sénat. Un projet qui, pour rappel, visait à faciliter l’obtention des permis de construire, en réduisant les délais d’attente, ainsi qu’à encourager la construction de logements abordables. On note en revanche un impact important sur les acteurs sociaux, menacés par la potentielle hausse du taux du Livret A.
« Les bailleurs sociaux empruntent pour construire, transformer et rénover à un taux fixé selon le taux du Livret A. Si le futur gouvernement veut mieux rémunérer les épargnants ou voit l’inflation augmenter, le taux de 3% du Livret A risque d’augmenter, ce qui pèsera encore plus sur les acteurs sociaux.», s’inquiète Guillaume Aichelmann.