Le secrétaire fédéral du syndicat SUD-Rail Julien Troccaz dénonce, vendredi, les « méthodes lamentables » de la direction de la SNCF pour « casser la grève ».
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La SNCF met de « l’huile sur le feu » et « risque de le regretter », prévient Julien Troccaz, secrétaire fédéral du syndicat SUD-Rail alors que la grève des contrôleurs SNCF, initiée par son syndicat en appui à leur collectif national indépendant, démarre officiellement vendredi 9 mai.
Le mouvement, qui doit se poursuivre jusqu’au dimanche 11 mai, rencontre une forte mobilisation d’après les sources syndicales. « 60% de grévistes », avance Julien Troccaz. Pourtant, la SNCF prévoit d’assurer en moyenne 90% des circulations de TGV et Ouigo durant tout le week-end, notamment grâce à l’engagement de cadres volontaires. Ce sont des « méthodes lamentables », dénonce le syndicaliste. « C’est une posture très dangereuse de la direction », ajoute-t-il. Selon lui, « l’objectif, c’est de casser la grève en proposant 50 euros de l’heure aux volontaires qui vont remplacer des grévistes qui, en même temps, eux, vont perdre de l’argent ».
Résultat, les cheminots ressentent « un sentiment d’injustice qui est multiplié par deux. C’est une colère qui est encore plus importante quand on voit les sommes qui sont mises sur la table pour casser la grève », poursuit Julien Troccaz.
La CGT Cheminots a d’ores et déjà appelé à une nouvelle mobilisation les 4, 5 et 11 juin. SUD-Rail, de son côté, attend avant de rejoindre le mouvement. « On va faire le bilan de cette première séquence et dans la semaine, on va décider des perspectives », explique Julien Troccaz. « C’est un bras de fer que la direction de l’entreprise a imposé. Nous n’allons pas lâcher ce bras de fer. Il va y avoir des suites parce que nos revendications sont légitimes, elles sont réalistes. Il va falloir négocier », affirme-t-il.
Les cheminots réclament de meilleurs salaires et une meilleure organisation du travail. Si le ministre des Transports a fermé la porte sur les salaires, il semble plus ouvert sur la question des plannings des contrôleurs. « Je ne sais pas quelle légitimité il a pour avoir un avis sur la vie de l’entreprise », tacle le syndicaliste, qui déplore que la SNCF soit « un peu un jouet politique ».
Julien Troccaz qualifie même le ministre de « girouette » : « Il y a dix jours, il nous tapait dessus en disant que nos revendications n’étaient pas légitimes. » Selon lui, la légitimité est portée par les cheminots eux-mêmes : « Quand on a plus de 60% de grévistes, on voit bien que c’est légitime, que la colère, elle est importante puisqu’on a des milliers de collègues qui sont en train de perdre de l’argent ce week-end. »