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la direction défend la « voie étroite » du « compromis »

la direction défend la « voie étroite » du « compromis »
Jean Bassères, administrateur provisoire de la FNSP et de l'IEP de Paris, dans son bureau, à Paris, le 29 avril 2024.

Une semaine après avoir demandé l’intervention de la police dans la nuit du 24 au 25 avril pour mettre fin à une occupation étudiante à l’appel du comité Palestine de Sciences Po, l’administrateur provisoire de l’établissement prend la parole pour la première fois sur cette mobilisation. en soutien au peuple palestinien. Vendredi 26 avril, Jean Bassères a négocié un compromis avec les étudiants, mettant fin à une nouvelle occupation. Il répond aux nombreuses critiques qui lui reprochent d’avoir « tout laissé tomber » à une « minorité active »selon l’expression du Premier ministre, Gabriel Attal.

Pourquoi avez-vous décidé d’ouvrir une négociation avec les étudiants qui bloquaient Sciences Po vendredi, alors que deux jours plus tôt, vous aviez envoyé la police pour les évacuer ?

Vendredi soir, nous étions dans une situation assez exceptionnelle. Personnellement, j’étais convaincu que l’intervention de la police au sein de Sciences Po aurait été une opération difficile qui n’aurait pas permis de mettre fin aux actions de blocage. C’est vrai que j’avais pris la décision inverse deux jours plus tôt, le contexte me paraissant bien différent. L’alternative était donc de trouver une solution de négociation basée sur un compromis qui permettrait éventuellement aussi aux étudiants mobilisés de prendre des engagements au-delà de la question même de l’occupation. C’est ce chemin étroit que j’ai choisi.

Les étudiants se sont engagés à ce qu’il n’y ait plus de perturbations dans les cours, les examens et la vie de l’établissement. Mais je reste naturellement prudent. Si cet engagement n’est pas tenu, les conséquences devraient être tirées. Mercredi soir, appeler la police a été une décision difficile, qui est d’ailleurs contestée par une partie importante de la communauté universitaire. Je l’ai fait en mesurant les risques et en étant convaincu que l’intervention se ferait sans mettre en péril la sécurité des élèves. Le risque était de maintenir l’occupation dans le temps.

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A l’issue de cette négociation, vous avez annoncé une levée des renvois à la section disciplinaire engagés depuis le 17 avril, ce qui vous a valu de nombreuses critiques. Avez-vous cédé à une forme de chantage de la part des étudiants mobilisés ?

J’ai lu et entendu beaucoup de choses inexactes sur ces négociations. J’insiste, la suspension des saisines de la section disciplinaire ne s’applique qu’aux événements qui ont eu lieu du 17 au 19 avril, lorsque les étudiants ont manifesté bruyamment dans l’escalier de la présidence et de la direction de l’école. J’ai décidé de suspendre la saisine pour des faits qui ne présentent donc pas une gravité significative. J’accepte cela, ce qui ne veut pas dire que toutes les mesures disciplinaires contre les étudiants mobilisés sont suspendues. Les événements liés à l’occupation de l’amphithéâtre Boutmy le 12 mars ne sont pas concernés par cette décision. A ce jour, j’attends le résultat de la cellule d’enquêtes internes préliminaires, qui proposera d’éventuelles saisines à la section disciplinaire. Une quarantaine d’auditions ont été menées pour tenter d’établir les faits.

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