Malgré son innocence, Sandra Hemme lutte pour recouvrer sa liberté. L’Américaine de 64 ans a passé les 43 dernières années en prison pour le meurtre d’une bibliothécaire en 1980, avant d’être finalement déclarée non coupable. Le 14 juin, le juge Ryan Horsman a décidé qu’elle devait être libérée dans les 30 jours, ses avocats ayant fourni des « preuves claires et convaincantes » de sa « totale innocence ». Une cour d’appel du Missouri a confirmé cette décision, ordonnant sa libération mardi 9 juillet, rapporte l’Associated Press.
Le procureur général républicain Andrew Bailey avait fait appel de la décision, arguant qu’il n’avait pas eu suffisamment de temps pour s’opposer à la libération de Hemme. Il avait demandé qu’elle soit maintenue en détention pendant l’examen du procès, en partie à cause de ses problèmes de santé mentale. Si la cour d’appel a rouvert le dossier, elle a également demandé que Hemme soit libérée de prison.
Déclarations « factuellement impossibles »
Aujourd’hui âgée de 64 ans, Sandra Hemme purge une peine de prison à perpétuité dans un établissement pénitentiaire du nord-est de Kansas City. Elle a été reconnue coupable à deux reprises du meurtre de Patricia Jeschke, une bibliothécaire de 31 ans décédée en 1980. Mais ses avocats affirment que sa condamnation est fondée sur des déclarations « extrêmement contradictoires » et « factuellement impossibles ».
Patiente dans un hôpital psychiatrique au moment des faits, elle était sous sédatif et menottée avec des menottes en cuir au moment de son interrogatoire, lorsqu’elle a avoué. Elle « ne pouvait pas tenir la tête droite » ou « articuler quoi que ce soit au-delà de réponses monosyllabiques », selon ses avocats.
De plus, des éléments de preuve ont incriminé Michael Holman, un policier qui figurait parmi les suspects. Il a admis avoir utilisé la carte de crédit de Jeschke, expliquant l’avoir trouvée dans un sac à main découvert dans un fossé. Il a également été interrogé sur la présence de son camion à proximité du lieu de la découverte du corps de la victime, bien que son alibi n’ait pu être corroboré. Une paire de boucles d’oreilles en forme de fer à cheval, identifiées comme celles de la victime, a également été retrouvée en sa possession.
