La dette publique française atteint un niveau record, à près de 3 230 milliards d’euros – Libération
La dette publique française continue de croître. Au second semestre 2024, elle atteint 3 228 milliards d’euros, soit 112 % du PIB. Alors qu’il était en baisse depuis trois ans, ce taux a repris sa hausse en début d’année. Si la dette a augmenté massivement pendant la crise sanitaire, pour soutenir l’économie française, elle a augmenté de près de 70 milliards d’euros au second semestre 2024.
A deux semaines d’une présentation du budget sous haute tension pour le gouvernement Barnier, la dette de la France dépasse largement les 60% prévus par les règles européennes. « Cette dette est le résultat combiné de 50 ans de déficit public »a justifié le nouveau ministre de l’Économie, Antoine Armand, mercredi 25 septembre, devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale. En comparaison, l’Allemagne, la plus grande économie de l’UE, se situe légèrement au-dessus de cette limite. Seules la Grèce et l’Italie sont dans une pire situation que la France sur ce sujet.
«Déficit excessif»
Le poids de la dette n’est pas négligeable dans les comptes de la France. En 2023, elle représentait 48 milliards d’euros, soit le deuxième poste de dépenses, devant notamment la santé. Elle pourrait atteindre 72 milliards d’euros en 2027 selon le programme de stabilité préparé par le précédent gouvernement. Ce poids de la dette ne semble pas prêt de diminuer. Jeudi, le taux d’emprunt de la France à 10 ans a dépassé celui de l’Espagne sur le marché de la dette, une première depuis près de 18 ans. « L’écart entre les taux d’emprunt français et grecs n’est plus que de 0,16 point de pourcentage »souligne Aurélien Buffault, directeur de la gestion obligataire chez Delubac AM, alors que la Grèce faisait faillite en 2012.
Mais cette dette française est d’autant plus inquiétante qu’elle s’ajoute à un déficit public qui devrait dépasser 6% du PIB en 2024, alors que le précédent gouvernement tablait sur un déficit de 5,1%. Face à ces chiffres, une procédure pour déficit excessif a été ouverte contre la France en juillet dernier. La Belgique, l’Italie, la Hongrie, Malte, la Pologne et la Slovaquie sont également concernées. Ce vendredi, le gouvernement italien a par ailleurs annoncé sa volonté de réduire son déficit public à 2,8% à partir de 2026, contre 7,2% en 2023.
La seule lueur d’espoir est que l’inflation ait nettement ralenti en septembre selon l’Insee, grâce à la baisse des prix de l’énergie et des produits manufacturés. En un an, les prix n’ont augmenté que de 1,2%, alors que ce chiffre atteignait 1,8% en août. Entre juillet 2023 et juillet 2024, l’inflation avait même dépassé la barre des 2 %. Une petite bonne nouvelle.