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La dette publique approche les 3 000 milliards d’euros, un record

La dette publique approche la barre des 3.000 milliards d’euros en Italie. Elle a atteint un niveau record de 2.948,5 milliards d’euros en juin, en hausse de 30,3 milliards sur un mois, a annoncé vendredi la Banque d’Italie dans un communiqué.

En juin, « L’augmentation reflète les besoins des administrations publiques (+15,3 milliards), l’augmentation des liquidités du Trésor (+13,5 milliards), ainsi que l’effet des « spreads » et des primes d’émission et de remboursement, la réévaluation des titres indexés sur l’inflation et l’évolution des taux de change (+1,4 milliard) »détails de la Banque d’Italie.

Passée sous la barre des 2.700 milliards en novembre 2021, la dette italienne n’a cessé d’augmenter et a augmenté de plus de 180 milliards d’euros depuis l’arrivée au pouvoir de la Première ministre d’extrême droite, Giorgia Meloni.

La dette publique 137% du PIB

Pour rappel, la dette italienne est l’une des plus élevées de l’UE, à 137% du PIB, et l’Italie est le pays qui a présenté le plus gros déficit l’an dernier (7,4% du PIB). En comparaison, la dette publique française s’élève à 110,7% du PIB, et atteint 3 159,7 milliards d’euros au premier trimestre 2024.

L’Union européenne a lancé officiellement fin juillet une procédure pour déficit public excessif à l’encontre de l’Italie et de six autres États membres (France, Belgique, Hongrie, Pologne, Slovaquie et Malte). Ces pays ont dépassé l’an dernier la limite de déficit public fixée à 3% du PIB par le Pacte de stabilité, qui limite également la dette à 60% du PIB.

Les pays concernés devront présenter d’ici septembre des plans à moyen terme sur la manière de se remettre sur les rails. La Commission européenne communiquera ensuite en novembre des évaluations de ces plans avec des détails sur la voie à suivre pour retrouver la santé budgétaire.

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Des indicateurs contrastés

L’Italie présente des indicateurs économiques mitigés : le chômage est en baisse, le taux d’emploi augmente et les salaires réels augmentent, même s’ils restent inférieurs à leur niveau de 2007, une situation presque unique au sein de l’OCDE.

En revanche, la croissance reste modérée, à 0,2% au deuxième trimestre. Le gouvernement a abaissé sa prévision en avril, à 1%, puis 1,2% en 2025. La Banque d’Italie, elle, table sur 0,6% en 2024, puis 0,9% en 2025 et 1,1% en 2026. La marge de manœuvre budgétaire de l’exécutif italien est donc restreinte et la dette de l’Etat continue d’augmenter.

Quant à l’inflation (1,1% en 2024 selon la Banque d’Italie), elle reste nettement inférieure à la moyenne de la zone euro, qui a atteint 2,6% en juillet sur un an, et à l’objectif à moyen terme de 2% de la Banque centrale européenne (BCE). La croissance a néanmoins augmenté en juillet, atteignant 1,3% sur un an après 0,8% en juin, selon les données publiées par l’Institut national de la statistique (Istat).

Excédent commercial de 29 milliards d’euros

Autre indicateur, publié vendredi dernier : l’Italie a réalisé un excédent commercial de 5,06 milliards d’euros en juin, contre 3,46 milliards au même mois de 2023, grâce à la baisse de la facture énergétique, a indiqué l’Institut national de la statistique Istat. Le déficit de la balance énergétique s’est ainsi réduit à -3,58 milliards d’euros en juin, après -4,74 milliards au même mois de l’année dernière.

La troisième économie de la zone euro a vu ses exportations chuter de 6,1% en juin sur un an, après une baisse de 1,7% en mai. Les importations ont également continué de baisser, en reculant de 9,6%, après une baisse de 5% en mai. Sur les six premiers mois de l’année, l’excédent commercial de l’Italie a atteint 29,1 milliards d’euros, contre 9,8 milliards sur la même période en 2023.

(Avec AFP)