La désinformation « anticoloniale » de l'Azerbaïdjan contre la France, héritage des méthodes du KGB
Les nouvelles les plus importantes de la journée

La désinformation « anticoloniale » de l’Azerbaïdjan contre la France, héritage des méthodes du KGB

La désinformation « anticoloniale » de l’Azerbaïdjan contre la France, héritage des méthodes du KGB

LLes protestations des autorités françaises, ces derniers mois, face à l’ingérence azerbaïdjanaise en Nouvelle-Calédonie ont pu surprendre et même susciter des interrogations sur la réalité d’une menace émanant d’un petit pays du Caucase peu influent sur la scène internationale. Néanmoins, la répétition de ses attaques contre les intérêts français, visant à exacerber les séparatismes régionaux ou insulaires, a fini par convaincre que le régime de Bakou ne cherchait pas seulement à défendre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Il est apparu que cette stratégie s’inscrivait dans une histoire de déstabilisation des démocraties lancée par l’Union soviétique après la Seconde Guerre mondiale. Les tensions entre la France et l’Azerbaïdjan sont à leur plus haut niveau depuis la reprise des hostilités avec l’Arménie, dont Paris a pris fait et cause. Fidèle aux techniques d’ingérence et de désinformation du KGB (soviétique) et du régime russe d’aujourd’hui, le régime totalitaire de Bakou, dirigé par le président Ilham Aliev, orchestre sa campagne anti-française avec un certain sens de l’organisation.

Bakou a notamment soutenu la création, en juillet 2023, du Baku Initiative Group (GIB), qui invite les séparatistes d’outre-mer à s’unir contre « néocolonialisme » de France. Selon lui, les Antilles françaises seraient en proie à « un génocide par substitution » et les ressources de la Guyane seraient « pillé ». Accusé d’être en mission officielle pour son gouvernement, malgré le statut d’ONG de son organisation, Abbas Abbasov, le directeur du GIB, avait rétorqué en février : « Ce n’est pas la faute du Groupe Initiative si ces colonies sont françaises. »

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Nouvelle-Calédonie : des opérations d’ingérence de l’Azerbaïdjan qui n’expliquent pas tout

L’air sérieux, le 16 mai, le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer, Gérald Darmanin, accusait Bakou d’ingérence en Nouvelle-Calédonie, alors que des drapeaux azerbaïdjanais flottaient lors de rassemblements insurgés. Le 2 mars, devant le palais de justice de Bastia, en Corse, deux journalistes azerbaïdjanais ont attiré l’attention lors d’une manifestation indépendantiste. L’un travaillait pour l’agence de presse gouvernementale azerbaïdjanaise et l’autre pour la chaîne de télévision turque Haber Global. Dans leurs reportages, ils dépeignent la Corse au bord de l’indépendance et dénoncent l’arrestation de deux militants nationalistes.

Entre influence et ingérence

Début 2024, le Parlement azerbaïdjanais a appelé à « la reconnaissance pure et simple de l’indépendance de la Corse »de la même manière que celui de « les Kanaky (Nouvelle Calédonie) et Maohi Nui (Polynésie française) ». Pour la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), l’activité du Groupe d’initiative de Bakou, né en marge du mouvement des pays non alignés, que l’Azerbaïdjan a présidé de 2019 à 2024, et dont le président Aliev est le secrétaire général, se situe à la frontière entre influence et interférence.

Il vous reste 51,33% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Quitter la version mobile