La députée insoumise Sophia Chikirou mise en examen pour « escroquerie aggravée » – Libération
La réunion devait se tenir en août 2022. Elle a finalement eu lieu deux ans plus tard mais s’est terminée de la pire des manières pour Sophia Chikirou. La députée La France Insoumise de Paris a été mise en examen mardi 24 septembre pour « fraude aggravée ». Cela s’inscrit dans le contexte de l’affaire des comptes de campagne de 2017 du candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon, dont elle est proche.
Dans cette enquête ouverte en avril 2018 concernant les délits d’escroquerie et tentative d’escroquerie aggravée, faux et usage de faux et prêt illégal de main d’oeuvre, la justice soupçonne Mediascop, l’agence de conseil en communication de Chikirou, d’avoir surfacturé certaines prestations lors de la campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2017. Ce que nie l’élu de 45 ans. « Il n’y a pas eu de surfacturation, Mediascop n’a pas surfacturé, il n’y a pas eu d’enrichissement personnel, il n’y a pas eu de détournement de fonds publics »Elle avait été balayée quelques jours plus tard. Sophia Chikirou avait déjà été entendue en audition libre pendant deux jours, en octobre 2018, à Nanterre par l’Oclciff.
Dans un communiqué publié en début d’après-midi, LFI dénonce « une opération politico-judiciaire sans fin, lancée en 2018, visant l’entourage de Jean-Luc Mélenchon ». « En 6 ans, l’affaire n’a pas comporté une seule pièce supplémentaire depuis le premier jour. Tout cela a contribué à entretenir un climat de suspicion et à alimenter un flux ininterrompu d’insultes racistes et sexistes des pires sur les réseaux sociaux. »écrit le mouvement. Et assure Chikirou « de son soutien amical et de toute sa confiance face aux accusations. »
Coquille vide
Un expert comptable sollicité par la justice a révélé que Sophia Chikirou s’était versée la quasi-totalité des bénéfices de la campagne 2017, soit 64 000 euros de dividendes bruts sur les 76 000 euros de bénéfices générés par sa société en 2016 et 65 000 euros pour 2017, rappelle le mondeLe document aboutit surtout à des conclusions embarrassantes pour Sophia Chikirou, décrivant Mediascop comme une coquille vide qui n’existe que le temps des élections, pour un seul client et pour fournir des services qu’elle ne peut pas se permettre.
En 2018, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) puis la cellule de renseignement financier française Tracfin avaient transmis des rapports au parquet de Paris, qui avait ouvert une enquête préliminaire, confiée à des juges en novembre de la même année. Entre-temps, des perquisitions spectaculaires, notamment parce qu’une partie d’entre elles étaient diffusées en direct sur la page Facebook de Jean-Luc Mélenchon, avaient été menées au siège du parti, au domicile du leader insoumis et de nombreux collaborateurs, déclenchant l’ire du parti de gauche.
Si les juges d’instruction ont d’abord semblé écarter les principales accusations du dossier, ils ont finalement mis en examen en septembre 2021 le député LFI de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud, employé en 2017 comme trésorier de l’association, pour « prêt illégal de main d’œuvre, faux, escroquerie et tentative d’escroquerie ». Puis en février 2022, l’Ere du Peuple, structure associative, a été mise en examen pour « fraude aggravée et tentative de fraude » Et « faux et usage de faux ».
Mise à jour à 14h15 avec la réaction de La France Insoumise.