La dégradation de la note française devrait alimenter les débats à l’Assemblée
C’est une mauvaise nouvelle pour le gouvernement : vendredi 31 mai 2024, l’agence Standard and Poor’s (S&P) a abaissé la note de la France de « AA » à « AA- ». Toutefois, ce qui constitue une première depuis 2012-2013 intervient alors que deux motions de censure sur les finances publiques seront débattues ce lundi 3 juin à l’Assemblée nationale.
Deux motions de censure
Le premier, issu du Rassemblement National, dénonce le« manque de sincérité » du budget actuel, avec une prévision de déficit « délibérément sous-évalué » Et « une situation budgétaire incontrôlée ». Ces deux arguments sont cohérents avec l’analyse de S&P : « La dette publique française en proportion du PIB va augmenter en raison de déficits plus importants que prévu sur la période 2023-2027. »
Le second, issu de la gauche antilibérale (LFI et PCF), critique à l’inverse, en substance, « une austérité insupportable sur le plan social et inefficace sur le plan budgétaire » et, sur la forme, des mesures prises par décret en Conseil des ministres et non par une loi de finances rectificative votée par le Parlement.
En attendant Bruxelles
Si le gouvernement ne semble pas en danger avec ces deux motions de censure, le contexte de dégradation de la note de la France, déjà évitée de peu fin avril, lui apporte un nouveau soulagement. Avec un double A même suivi d’un signe moins (AA-), la France conserve néanmoins une bonne capacité à rembourser sa dette publique, et donc à emprunter sur les marchés internationaux à un taux favorable. D’autant que l’agence américaine livre aussi des bons points à la politique macroniste, de la réforme des retraites à l’assurance chômage.
Malgré tout, l’exécutif retient toujours son souffle. Selon les médias spécialisés Contextel’ouverture par la Commission européenne d’une procédure de déficit excessif à l’encontre de la France serait en effet » inévitable « . Seul soulagement : cela ne devrait avoir lieu qu’après les élections européennes du 9 juin.