Contrairement aux mines à ciel ouvert qui défigurent les paysages ou aux bassins d’évaporation énergivores (comme dans le Salar de Uyuni en Bolivie), l’Arkansas a un atout majeur dans sa poche. L’industrie du brome y utilise déjà des saumures selon un procédé d’extraction et de réinjection. En 2022, ces activités ont permis de faire remonter à la surface quelque 5 000 tonnes de lithium dissous. L’extraction de ce métal stratégique pourrait ainsi s’intégrer dans ce circuit déjà existant, limitant théoriquement son impact environnemental.
Toutefois, Patrick Donnelly, biologiste au Centre de Diversité Biologique, tempère cet optimisme : « Nous soutenons les véhicules électriques et le stockage sur batterie dans la transition énergétique, mais il n’existe pas de solution miracle. L’extraction directe du lithium a des répercussions.
La découverte de ce gisement intervient dans un contexte de demande galopante en lithium, tirée notamment par l’industrie automobile. Selon l’Agence internationale de l’énergie, les batteries des véhicules électriques représentaient 85 % de la consommation mondiale de lithium en 2023, soit une augmentation de 30 % par rapport à l’année précédente.
Si cette découverte laisse présager un avenir prometteur pour l’industrie américaine du lithium, le chemin vers une exploitation à grande échelle reste encore semé d’embûches. Les défis techniques sont considérables : le pompage et le traitement des saumures de Smackover nécessiteront des volumes d’eau et d’énergie colossaux. La gestion des résidus salins, inhérents au processus d’extraction, posera également des questions environnementales complexes. De plus, transformer cette ressource souterraine en production industrielle nécessitera des années d’efforts et des investissements massifs en infrastructures. Un véritable marathon technologique, environnemental et financier.