La découverte de ce chercheur des Yvelines pourrait changer la vie de « millions de patients »
Par
Fabien Dézé
Publié le
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UN découverte fondamentale apporter de l’espoir aux personnes atteintes de sclérose en plaques (SEP) a-t-il été réalisé à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière (Paris XIII)e) ? Les résultats des recherches menées par Jean-Baptiste Huré, habitant de Mantes-la-Jolie (Yvelines), 30 ans, ont été publiés le 13 novembre 2024 dans la revue scientifique Communications naturelles.
Des perspectives prometteuses
Il semble que l’utilisation de deux médicamentsla leucovorine (acide folinique) et la dyclonine, offrent des perspectives prometteuses pour le traitement de maladies neurodégénératives dévastatrices, comme la SEP, mais aussi dans le cas des naissances prématurées.
« Aujourd’hui, il n’existe aucun traitement efficace. Ces médicaments pourraient transformer la gestion des troubles neurologiques et les résultats cliniques de millions de patients. »
« 90 % des articles rejetés d’emblée »
Être publié dans le magazine bimensuel n’est pas donné à tout le monde. Ce qui prouve le sérieux de la démarche de Jean-Baptiste Huré et de son équipe d’une quinzaine de personnes, dont son ancien directeur de thèse, Carlos Parras, expert en neurobiologie moléculaire et génétique.
« Plus de 90 % des articles sont rejetés d’emblée et à peine 2 % sont acceptés directement. De notre côté, il nous a fallu près d’un an de révisions en profondeur pour répondre aux questions des relecteurs (également chercheurs, NDLR) qui analysaient nos travaux de manière anonyme afin d’assurer un processus de publication impartial et non biaisé. »
Lire 2 000 fois par semaine
Long d’une trentaine de pages, l’article de Jean-Baptiste Huré a été lu 2 000 fois en une semaine, ce qui démontre un réel intérêt pour la démarche. « Cela renforce notre espoir de voir ces découvertes évoluer vers des applications concrètes pour les patients. »
Après avoir obtenu sa maîtrise de biologie moléculaire et cellulaire à la Sorbonne, Jean-Baptiste Huré entame sa thèse en neurosciences en 2018 à l’Institut du Cerveau, situé à la Pitié Salpêtrière.
« J’ai démarré le projet en analysant la compréhension du développement cérébral afin d’établir une stratégie pour favoriser sa réparation dans des contextes pathologiques. L’intérêt était d’identifier de nouvelles molécules capables de favoriser la réparation cérébrale. »
Réparation du cerveau
« L’utilisation de différents modèles précliniques, souligne-t-il, a montré que la leucovorine et la dyclonine présentaient un plus grand intérêt que les autres molécules actuellement étudiées. »
Alors que la SEP induit des zones de démyélinisation dans le cerveau (ou la destruction des neurones isolants de la gaine de myéline), ces molécules permettraient à terme de réparer les lésions en stimulant la production de myéline.
Ces médicaments, déjà approuvés dans d’autres contextes cliniques, sont désormais repositionnés pour une nouvelle application médicale, et font l’objet d’une demande de brevet international.
Bientôt une étude clinique ?
Grâce au Brain Institute, une étude clinique et un potentiel traitement pourraient voir le jour dans les années à venir pour les patients souffrant de SEP ou d’autres pathologies de la myéline. Situé au cœur de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, cet écosystème rassemble chercheurs, médecins et patients.
Tout cela reste cependant conditionné par la financement. Un défi constant pour mener une recherche innovante en France.
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