La décision de la BCE ouvre la voie à une baisse des taux en février
La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi une nouvelle baisse de ses taux d’intérêt, la deuxième en trois mois.
Les épargnants vont bientôt devoir renoncer aux 3% d’intérêts sur le Livret A. Jeudi, la Banque centrale européenne a annoncé sa décision d’abaisser ses taux d’un quart de point pour la deuxième fois en trois mois. Et cette décision aura des conséquences sur le placement préféré des Français, dont le taux a été gelé à 3% jusqu’en février 2025 par Bruno Le Maire au lieu d’être révisé comme prévu dans sa formule de calcul appliquée deux fois par an, en février et en août.
Les banques commerciales détiennent des liquidités sur des comptes à la BCE, rémunérées selon le taux de rémunération des dépôts de l’institution monétaire. Elles répercutent ces intérêts sur les comptes de leurs clients. Les épargnants ont donc été les grands gagnants des hausses de taux opérées entre 2022 et 2024. La rémunération du Livret A, produit d’épargne le plus populaire en France, est passée de 0,50 % en 2022 à 3 % actuellement. La baisse des taux pourrait donc les pénaliser.
L’inflation se stabilise sous les 2%
Outre les décisions de politique monétaire de la Banque centrale européenne, le niveau d’inflation influence également le taux du Livret A : lorsqu’il baisse, comme c’est le cas actuellement, la rémunération du produit d’épargne évolue dans le même sens. Reste donc à savoir de combien s’élèvera la révision à la baisse du taux du Livret A en février prochain.
Alors que l’inflation devrait rester inférieure à 2% jusqu’à la fin de l’année selon l’Insee et même atteindre 1,6% sur un an en décembre, de nouvelles réunions de la BCE sont prévues en octobre et décembre et pourraient donner lieu à de nouvelles baisses des taux directeurs. Autant de facteurs qui pourraient donc influencer le prochain taux d’intérêt sur le produit d’épargne.
Dans Les échosLe directeur du Cercle de l’épargne Philippe Crevel mise sur une fourchette entre 2,7 et 3% : « Ce sera l’occasion pour le nouveau gouvernement de relancer la consommation, un taux à 3% aurait aussi un coût pour les banques ». De son côté, le directeur des études économiques de l’Iéseg Eric Dior mise sur une baisse plus contenue, autour de 2,9%, arguant que « Christine Lagarde a prévenu que l’inflation pourrait remonter fin 2024 ». Le 1er août, le livret populaire avait déjà perdu un point de rendement, dans le sillage du premier assouplissement monétaire de la BCE, avec un taux ramené de 5% à 4%.