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« La décision a été difficile à prendre »… Les sportifs remplaçants, comment vivent-ils cette sélection particulière ?

La délégation française aux Jeux Olympiques comprend 571 athlètes titulaires et 51 remplaçants, susceptibles d’être convoqués à brève échéance, sous certaines conditions.

Rester sur le bord de la piste en attendant qu’une place se libère. Derrière la joie des athlètes sélectionnés, il y a aussi l’immense déception de ceux désignés comme remplaçants ou réservistes. Aux Jeux Olympiques de Paris 2024, La délégation française compte 571 athlètes titulaires et 51 remplaçants.

Parmi elles, la handballeuse Grâce Zaadi, championne olympique et du monde. Ancienne capitaine des Bleues et élément clé de l’équipe nationale pendant des années, la demi-centre de 31 ans découvrira ce statut pour la première fois à Paris. « Pour être honnête, ça m’a fait mal. (…) J’ai relativisé beaucoup de choses. J’ai eu la chance d’avoir déjà gagné beaucoup de choses dans ma vie, notamment les Jeux olympiques de Tokyo, et d’y avoir grandement contribué. Je suis là, je continue à faire ce que j’ai toujours fait : travailler, m’entraîner », a-t-il ajouté. a réagi le double champion du monde en L’équipe8 juillet, jour de l’annonce de la composition de la délégation française.

Avec ce statut de remplaçante, Grâce Zaadi ne sera appelée en renfort qu’en cas de forfait de l’une des titulaires. Est-ce suffisant pour l’espérer ? « Bien sûr que non, je ne souhaite de malheur à personne, le handballeur répond dans la même interview. C’est une situation que je n’ai jamais vécue, je ne sais pas comment ça va se passer, même mon rôle dans la vie de groupe pour me sentir un peu utile… » Remplaçant dans l’équipe de France de trampoline à Paris, Allan Morante confirme que le retrait d’un titulaire « ce n’est vraiment pas ce que nous voulons. Et même si cela devait arriver, je pense que je serais un peu gêné, puisqu’il s’est battu pour obtenir sa place aux Jeux. »

Remplaçant à Rio, titulaire à Tokyo, avant de retrouver le banc à Paris, il avoue avoir eu du mal à se faire une place loin de l’action : « À Rio, j’étais jeune et j’apprenais les ficelles du métier. Cette fois, ne pas être sélectionné a été difficile à accepter, confie le champion d’Europe 2022. CONTRE« C’était d’autant plus dur que j’endossais le rôle de grand favori de Paris, et que je domine mon sport en France depuis dix ans. Mais j’ai manqué de régularité cette saison », a-t-il ajouté. Cependant, celui qui dit qu’il a « « est en deuil » et se concentrer désormais sur de nouveaux objectifs. A commencer par celui de soutenir l’équipe de France. « C’est le rôle du remplaçant, à mon avis, et d’accompagner le titulaire jusqu’au jour de la compétition. »il insiste.

Pour la gymnaste Coline Devillard, absente du groupe de départ à Tokyo en 2021, notamment en raison de blessures à répétition, être remplaçante était « une belle expérience, mais un rôle difficile. On fait la même préparation que les autres, il faut être disponible, s’oublier un peu… Et rentrer en France quand la compétition commence », a dit le triple champion d’Europe du saut quotidien L’équipe 18 octobre 2021. A Paris, elle gagne sa place dans l’équipe de départ.

Habitué de Paris, comme de Rio en 2016, le triathlète Pierre Le Corre a lui aussi connu ce déclassement en n’étant pas sélectionné pour les Jeux de Tokyo en 2021. Un coup dur pour l’athlète, alors âgé de 31 ans : « Pour les athlètes de haut niveau, les Jeux olympiques sont le Saint Graal, témoigne le champion d’Europe 2018. Le projet olympique dure quatre ans, cinq pour Tokyo, où on redouble d’efforts pour se qualifier, pour performer le mieux possible. En 2021, j’arrivais à maturité et j’étais dans le top 10 mondial, mais je n’ai pas été sélectionné. La décision a été dure à prendre. »

Selon les sports, le statut de remplaçant n’est pas le même. « Les athlètes de remplacement officiels apparaissent dans le calculateur de taille de délégation, explique Nicolas Scherer, directeur adjoint de la division olympique et sports de haut niveau au Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et chargé de mission adjoint pour Paris 2024. Leur nombre et leurs quotas sont définis par les fédérations internationales, ce qui explique que certains sports n’en disposent pas. Ces remplaçants peuvent entrer avant ou pendant la compétition. »

Mais pour de nombreuses disciplines individuelles, les remplaçants n’apparaissent pas dans le décompte des médailles. « Au football, les remplaçants sont comptés dans l’effectif et reçoivent la médaille, la distinction présidentielle, la prime et tous les honneurs, même sans avoir joué une seule minute. (s’ils sont apparus au moins une fois sur une feuille de match). En triathlon, les remplaçants du relais mixte ne sont pas mentionnés. Ils n’ont rien. C’est assez regrettable. »déclare Benjamin Maze, directeur technique national du triathlon et du paratriathlon.

Cette année, une médaille d’or rapportera à chaque athlète français une prime de 80.000 euros, 40.000 euros pour une médaille d’argent, et 20.000 euros pour une médaille de bronze, selon le décret publié le 30 janvier.

Parmi les remplaçants, des athlètes de réserve, déjà qualifiés pour une épreuve individuelle, peuvent être appelés pour une autre épreuve, par exemple une compétition par équipes. Certains athlètes peuvent également être intégrés via le système de Remplacement tardif d’un athlète(remplacement tardif). « Ce système est en place depuis le 8 juillet minuit, date de clôture des inscriptions sportives, et jusqu’à la réunion technique des disciplines (24 ou 48 heures avant le début de la compétition). Si un athlète sélectionné est blessé, un athlète non sélectionné peut être appelé, mais qui figure sur la pré-liste des athlètes potentiellement sélectionnables établie par le CNO. (Comité National Olympique) en mars », explique Nicolas Scherer.

Alors que les fédérations internationales établissent elles-mêmes leurs propres modalités de remplacement, les motifs retenus pour le faire sont, en revanche, rédigés par le CIO. « Un athlète peut prendre la place d’un athlète titulaire pour des raisons médicales, suite à une sanction disciplinaire pour dopage ou pour comportement inapproprié contraire à la charte olympique », explique Nicolas Scherer. En cas de blessure, un certificat médical doit être signé par le médecin fédéral ou le médecin du CNO et doit être validé par le CIO pour que le remplacement soit effectué. « Dès que la procédure de remplacement sera lancée, l’athlète devra quitter le village olympique et son accès lui sera retiré », il souligne encore.

La responsabilité des sélections incombe au directeur technique national (DTN) de chaque fédération, selon des critères établis à l’avance. Des choix lourds de conséquences et toujours difficiles à annoncer. « C’est terrible et c’est le moment le plus difficile de l’Olympiade, » déclare Benjamn Maze, DTN du triathlon. « Quand vous appelez les athlètes, vous brisez leur rêve olympique. »

« Je sais ce que signifie ce coup de téléphone. Si les athlètes sélectionnés l’oublieront bientôt, ceux qui ne l’ont pas été s’en souviendront toujours, tout comme moi. »

Benjamin Maze, DTN de l’équipe de France de triathlon et de paratriathlon

à franceinfo : sport

Mais tout le monde ne vit pas ce statut comme une déception. Le cycliste franco-britannique de 22 ans, Oscar Nilsson-Julien, a célébré sa sélection comme remplaçant pour la poursuite par équipes et l’Américaine. « Il y a deux ans, j’avais quasiment arrêté complètement la discipline et quitté la fédération anglaise. La fédération française m’a alors proposé de changer de nationalité sportive, ce que j’ai fait, mais sans jamais imaginer participer aux Jeux. C’est un immense cadeau d’être de retour à Paris », dit-il, tout sourire.

Oscar Nilsson-Julien espère ainsi acquérir de l’expérience en vue des Jeux de 2028 à Los Angeles. « Je participerai à toute la préparation et, comme l’Américaine a lieu le dernier samedi, je serai là jusqu’au bout, en mode sérieux », il sourit. Pour quelqu’un qui a officiellement rejoint l’équipe de France il y a moins d’un an, ce poste de remplaçant est comme un « rite de passage ». « Ce sera ma première course avec l’équipe française, cela me permet de me sentir vraiment intégrée au groupe et encore plus française. »

Jeoffro René

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