Mardi 30 juillet au matin, l’équipe de France féminine de gymnastique artistique – à l’exception de sa capitaine Marine Boyer, qui se reposait – devait se retrouver à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance pour une « séance de remise en forme » accompagnée d’un « temps de débriefing ». « L’objectif est de maintenir la cohésion du groupe, a expliqué le directeur technique national, Kévinn Rabaud, à Mondece même jour. Mon souci est que les gymnastes quittent le village olympique à la fin des Jeux, capables de se remettre sur les rails du sport pour celles qui continuent ; et d’avancer dans leur vie pour celles qui ont décidé d’arrêter. »
À la suite d’une incroyable série de chutes et d’erreurs lors des qualifications pour les Jeux olympiques (JO), les Bleues – pourtant médaillées de bronze aux Championnats du monde d’Anvers (Belgique) en octobre 2023 – ont été éliminées brutalement des Jeux de Paris, dès leur entrée en lice, le 28 juillet. Elles ont terminé onzièmes sur douze nations engagées.
Plus incompréhensible encore : au soir de ce fiasco, la direction de la Fédération française (FFG) a abandonné ses gymnastes, hébétées, face aux questions pressantes des médias. Jusqu’à l’intervention alambiquée de Kévinn Rabaud, qui a évoqué, sans grande précision, une « Scénario catastrophe inimaginable » s’est produit quelques minutes avant le début de la compétition : un « problème technique conduisant à une intervention médicale ».
On a appris depuis que Marine Boyer, 24 ans, était tombée violemment des barres asymétriques, sur le dos, dans la salle d’échauffement une quinzaine de minutes avant son entrée en compétition. Un incident qui a provoqué « la terreur » et le « choc » dans les rangs français, dit M. Rabaud.
« Timing » de l’incident
Selon ses réseaux sociaux, la capitaine des Bleues – qui disputait à Paris ses quatrièmes et derniers Jeux olympiques, et qui a finalement concouru honorablement sur les quatre épreuves – se rétablit bien. La batterie d’examens, notamment d’imagerie médicale, qu’elle a subis a prouvé « rassurant ». « Marine souffre principalement de douleurs articulaires »M. Rabaud précise.
Pourquoi alors un tel manque de communication le soir de l’élimination ? « Il n’y avait aucune volonté de garder l’information secrète. Mais quand on m’a demandé d’intervenir dans la zone mixte (lieu d’échange avec les médias)Je n’avais pas vu le médecin qui avait évalué l’état de santé de Marine avant de décider avec elle qu’elle serait compatible. Je n’ai donc pas pu être précise sur des éléments médicaux qui ne relèvent pas, en principe, de ma responsabilité. « , plaide le directeur technique, témoin de la chute.
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