Le conflit entre Kylian Mbappé et le PSG arrive à une conclusion plus que tendue cette semaine, avec le risque d’un procès très médiatisé à l’horizon…
Kylian Mbappé, qui réclame 55 millions d’euros d’impayés au PSG, va-t-il récupérer son argent ? La question est plus que cruciale alors que débute la Ligue des champions, Mbappé ayant évolué sous les couleurs blanches du Real Madrid pour cette nouvelle campagne européenne. La commission juridique de la LFP, contactée par l’ancien attaquant vedette du club parisien, s’est réunie mercredi dernier, en présence des deux parties. Après avoir préconisé une médiation, elle s’est heurtée au refus du joueur, et a finalement demandé au PSG de payer les 55 millions demandés, et ce « dans un délai de huit jours », indiquait alors l’AFP, citant « plusieurs sources concordantes ».
Mais le « huit » expire cette semaine, en pleine reprise de la Ligue des champions ! Et le duel à distance entre Mbappé et le Real Madrid, qui d’un côté affrontera la dangereuse équipe allemande de Stuttgart ce mardi et le Paris Saint-Germain, qui reçoit le Genoa demain, sera surveillé de près. Avec une question : le PSG a-t-il finalement accepté de verser à Mbappé ses 55 millions, comme le club semble contraint de le faire, ou Nasser al-Khelaïfi préfère-t-il se lancer dans un bras de fer retentissant ?
Dans un communiqué la semaine dernière, le PSG indiquait que « compte tenu des limites du champ d’action juridique de la commission (de la LFP – NDLR) pour prendre une décision complète sur cette affaire », l’affaire devrait « être contestée devant une autre juridiction ». Autrement dit, si Kylian Mbappé veut vraiment son argent, il devrait aller le réclamer en justice ! « Le PSG sera heureux de présenter tous les faits dans les mois et l’année à venir », ajoutait même le communiqué. « Nous ne payons pas », ajoutait à l’AFP une source proche de la direction, confirmant que c’est au joueur de porter l’affaire devant la justice – et non à la LFP, ni même à l’UEFA ou à la FIFA, qui ne forceraient pas non plus le club de la capitale à céder.
De quoi envisager une bataille judiciaire de longue haleine… Alors que la plus grande compétition européenne revient avec une nouvelle formule, c’est donc l’annonce d’un procès entre Kylian Mbappé et son ancien club qui pourrait être annoncée si le joueur avait effectivement décidé de porter sa demande devant la justice. De quoi provoquer un nouveau séisme dans le football français mais aussi européen.
Quel est le différend entre Mbappé et le PSG ?
Le litige trouve son origine dans le conflit qui a opposé le PSG à Kylian Mbappé en août 2023. À l’époque, l’attaquant avait été écarté de l’équipe pour avoir voulu aller au bout de son engagement avec Paris, tout en refusant de prolonger son contrat qui devait expirer à l’été 2024. Une prolongation qui aurait garanti au club de toucher l’argent d’un transfert à l’issue de la saison 2023-24.
Au milieu du conflit et sans doute pour calmer les esprits, Kylian Mbappé s’est alors engagé, selon les dirigeants du PSG, à renoncer à 55 millions de bonus divers s’il devait partir libre à la fin de la saison – ce qu’il a fait en signant au Real Madrid au milieu de l’été. Le 3 janvier, le joueur lui-même déclarait à la presse : « Avec l’accord que j’ai passé avec le président cet été, quelle que soit ma décision, nous avons réussi à protéger toutes les parties, à préserver la sérénité du club pour les défis à venir, c’est le plus important. »
Mais cette « sérénité » a vite laissé place à des échanges de courriers d’avocats ces derniers mois, dont l’AFP a obtenu une copie partielle. Kylian Mbappé demande le versement d’une somme de 55 millions d’euros qui comprend le dernier tiers d’une prime à la signature (36 millions d’euros brut) que le joueur était censé toucher en février, les trois derniers mois de salaire prévus dans son contrat (avril, mai, juin), ainsi qu’une prime d’éthique sur ces trois mois.
Selon le club, cette demande du joueur revient à ne pas respecter l’accord conclu en août 2023. Mais le camp Mbappé estime de son côté que cet accord, dans une période où l’attaquant écarté des terrains était sous pression, n’a pas été signé et qu’il est donc nul et non avenu. « Pour se soustraire à son obligation de paiement, le club cherche à démontrer l’existence d’un accord caché qui le justifierait », dénonce l’entourage de l’attaquant et capitaine de l’équipe de France.
Le PSG, dans une lettre datée du 1er juillet de son secrétaire général, Victoriano Melero, parle d’un « gentlemen’s agreement » et d’un accord verbal conclu devant de nombreux témoins. Et il estime que la déclaration publique de Mbappé du 3 janvier ajoute à sa valeur juridique.
GrP1