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La « Cryptoqueen » Ruja Ignatova, cerveau de l’arnaque onecoin, a pu investir à Dubaï alors qu’elle était inculpée

Vue aérienne de Palm Jumeirah, Dubaï (Émirats Arabes Unis).  Au centre, le Pacifique, le bâtiment où Ruja Ignatova a investi.

Pour la « cryptoqueen », le règne fut de courte durée. C’était par contre très lucratif. En 2014, la femme d’affaires bulgare Ruja Ignatova a lancé onecoin, une nouvelle cryptomonnaie qui vise à concurrencer le bitcoin. Des conférences sont organisées pour promouvoir ce nouvel eldorado numérique, les affaires sont en plein essor et les investisseurs affluent. Mais en seulement deux ans, tout s’est effondré. Onecoin s’avère n’être qu’une énième arnaque pyramidale ayant réussi à dépouiller des millions d’investisseurs malheureux de plus de 4 milliards de dollars (3,69 milliards d’euros).

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Les autorités américaines ont réagi très rapidement : elles ont inculpé Ruja Ignatova pour fraude et blanchiment d’argent, puis émis un mandat d’arrêt fédéral contre elle le 12 octobre 2017. Mais la reine des cryptomonnaies a été la plus rapide. « Nous prenons l’argent, nous nous enfuyons et nous accusons quelqu’un d’autre », a-t-elle suggéré au co-fondateur de l’arnaque dès le lancement de sa fausse monnaie numérique. Mettant ses paroles en action, elle a liquidé ses sociétés onecoin, a sauté dans un avion pour Athènes, puis a disparu dans les airs. Inscrite sur la liste des dix personnes les plus recherchées du FBI, la reine de la crypto n’a jamais refait surface. Certains disent qu’elle est morte.

Sept ans plus tard, la fuite de données « Dubai Unlocked », obtenue par les médias norvégiens E24 et le consortium d’enquête OCCRP, nous permet de retracer l’argent volé de onecoin jusqu’à Dubaï. Ce fuircomposé d’informations cadastrales confidentielles du petit émirat, révèle que Ruja Ignatova et ses proches collaborateurs ont investi le fruit de leur pillage dans des villas et des appartements dans les quartiers huppés de Dubaï – démontrant, implicitement, la nature laissez-faire des courtiers immobiliers et du Les autorités de Dubaï face à l’argent sale.

Blanchir l’argent dans la pierre

Fin avril 2015, alors que la success story de onecoin bat toujours son plein, Ruja Ignatova s’offre un gigantesque appartement avec terrasse au dernier étage d’un immeuble surplombant l’île artificielle de Palm Jumeirah, se cachant derrière Oceana Properties Limited, une société dubaïote créée de toutes pièces un mois plus tôt. Coût de l’opération : 10 millions de dirhams (2,5 millions d’euros).

Comme elle, une dizaine de personnalités clés du scandale ont investi dans la pierre de Dubaï. Karl Sebastian Greenwood, avec qui elle a cofondé la cryptomonnaie, a déboursé 3,5 millions d’euros en janvier 2017 pour une villa dans un quartier aisé de Dubaï. L’homme d’affaires finlandais Kari Wahlroos, qui s’est présenté comme « l’ambassadeur européen » de onecoin, a possédé jusqu’à sept appartements et une villa dans l’émirat. Stephan Steinkeller, l’un des principaux promoteurs de la fausse cryptomonnaie, possède au moins deux appartements, qu’il louait jusqu’il y a peu à l’un de ses frères, également au cœur de l’arnaque. L’ancien espion luxembourgeois Frank Schneider, qui coordonnait les relations publiques de onecoin, a dépensé 1,8 million d’euros pour un appartement de 270 mètres carrés en 2018, peu avant d’être visé par l’enquête des autorités américaines – elles le soupçonnent d’avoir « a fourni des informations confidentielles à la police » à Mmoi Ignatova pour l’aider à s’échapper.

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Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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