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« la crise est derrière nous mais les Français se privent, il y a des signes de dé-consommation »

« la crise est derrière nous mais les Français se privent, il y a des signes de dé-consommation »

Au premier trimestre 2024, la consommation française frémit : +0,4% entre janvier et mars. Un petit bond lié au ralentissement des prix puisqu’en avril, l’inflation s’est élevée à seulement 2,2%, contre 5,9% en avril 2023, selon l’Insee. Les analystes notent +1,2% pour l’alimentation, et les prix des produits frais ont même baissé de 0,7%.

Soudain, les chariots se remplissent à nouveau. Timidement, la consommation alimentaire a augmenté de 0,5% au premier trimestre, après avoir plongé de 4,8% en 2023.

Malgré cette légère amélioration, la grande distribution n’est pas au rendez-vous.

La baisse des ventes : une tendance de fond

Avec 16,122 milliards d'euros de ventes en grande distribution, les achats alimentaires sont à un niveau inférieur à celui des années 2010.


Avec 16,122 milliards d’euros de ventes en grande distribution, les achats alimentaires sont à un niveau inférieur à celui des années 2010.

INSEE

Avec 16,122 milliards d’euros de ventes alimentaires dans les grandes surfaces en mars, on est encore loin de la période précédant l’explosion inflationniste de 2022, à un niveau comparable à 2009…

Pour le patron des magasins U, Dominique Schelcher, cette baisse n’est pas seulement conjoncturelle. « C’est une tendance de fond. Les gens veulent acheter un peu moins, différemment. Ce chiffre a augmenté récemment en raison de l’inflation. Et depuis le début de l’année, sur l’ensemble du marché, c’est une baisse de 2% en volume. Sur l’année 2023, cela représente 800 millions de produits scannés en moins dans nos caisses. »

« Les Français se privent »

Le patron de Carrefour, Alexandre Bompard a déclaré en juillet dernier qu’il assistait à « un tsunami de déconsommation ».

« Il y a des signes de déconsommation, c’est clair », reconnaît Dominique Schelcher. » La crise inflationniste est derrière nous, mais des tensions subsistent sur le pouvoir d’achat. Les Français se privent, arbitrent, doivent faire des choix et les faire notamment en matière alimentaire.» « A plus de trois euros, les gens n’achètent plus », expliquait-il en mars.

Contraints de faire plus de choix, les consommateurs ont modifié leur comportement d’achat, constate l’Observatoire UFC Que Choisir : les Français s’orientent davantage vers les marques distributeurs, achètent moins de produits frais, moins bio, moins non alimentaires, et surtout effectuent moins d’achats.

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