la crise du logement s’aggrave, les mesures à nouveau reportées
Abasourdis, les professionnels de l’habitat voient une nouvelle fois leur échapper les mesures de soutien gouvernementales, réclamées depuis le début de la crise mi-2022. La censure du gouvernement, votée mercredi 4 décembre, bloque les dispositions prévues dans le projet de loi de finances 2025.
Extension du prêt à taux zéro (PTZ) à l’ensemble du territoire pour les primo-accédants, réduction du prélèvement imposé par l’État aux organismes HLM, défiscalisation sur les dons en vue de l’acquisition d’une résidence principale dans une construction neuve, etc. Dans cette période de restrictions budgétaires, les mesures n’ont certes pas l’ampleur d’un plan de soutien, mais elles étaient destinées à aider les acteurs du BTP et les ménages, alors que les difficultés se multiplient : les ventes de logements anciens continuent de s’effondrer, tout comme les émissions de permis de construire pour du neuf logement, tandis que 2,7 millions de ménages sont en attente d’un logement social, un record. « Sans budget 2025 »c’est le « le chaos promis pour le secteur de la construction »avait alerté la Fédération française du bâtiment début décembre.
La censure du gouvernement provoque un autre dommage collatéral : l’examen du projet de loi transpartisan visant à assouplir l’interdiction de louer des logements énergivores au sein des copropriétés a été reporté à une date indéterminée. Soutenu par la ministre du Logement, Valérie Létard, le texte devait dans un premier temps être discuté à l’Assemblée nationale jeudi 5 décembre.
Marché de pénurie
Or, le calendrier est très important pour ce texte, car la loi Climat et Résilience de 2021 prévoit que les logements énergivores classés G au diagnostic de performance énergétique seront interdits à la location le 1euh janvier 2025 (puis F et E respectivement en 2028 et 2034). Selon les députés Bastien Marchive (Deux-Sèvres, Parti radical) et Iñaki Echaniz (Pyrénées-Atlantiques, Parti socialiste), auteurs du projet de loi, jusqu’à 250 000 logements collectifs labellisés G pourraient être concernés par l’interdiction de louer dans quatre semaines.
Leur texte vise à éviter un retrait important des biens locatifs dans un marché en pénurie. Il prévoit que l’obligation de respecter la décence énergétique ne s’applique qu’aux contrats de location nouvellement conclus ou renouvelés. Les passoires thermiques ne seraient pas retirées du marché locatif si des travaux de rénovation énergétique ont été votés par le syndic de copropriété, ou si le propriétaire a réalisé l’intégralité des travaux. « techniquement et juridiquement possible »ou si le locataire fait obstacle aux travaux.
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