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La CPI rend son verdict contre un jihadiste pour « crimes inimaginables » à Tombouctou

La CPI rend son verdict contre un jihadiste pour « crimes inimaginables » à Tombouctou
A La Haye, le 9 mai 2022, Al-Hassan lors de son procès par la Cour pénale internationale pour « crimes de guerre » et « crimes contre l'humanité » commis à Tombouctou, au Mali, à partir de 2012.

Mercredi 26 juin, la Cour pénale internationale (CPI) a rendu son verdict contre un chef de police islamique accusé de « des crimes inimaginables » dans la légendaire ville sanctuaire malienne de Tombouctou, théâtre d’une vague de terreur et de destruction en 2012 et 2013. Al-Hassan Ag-Abdoul Aziz Ag-Mohamed Ag-Mahmoud, dit Al-Hassan, 46 ans, est jugé pour « crimes de guerre » Et « crimes contre l’humanité »notamment des actes de torture, de viol, d’esclavage sexuel et de destruction de mausolées.

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Lors du procès, ouvert en 2020, un avocat des victimes avait affirmé que les habitants de cette ville du nord-ouest du Mali vivaient toujours dans la peur, plus d’une décennie après les événements. Les procureurs ont cité le cas d’un homme dont la main a été amputée après avoir été accusé de larcins. « Il a été attaché à une chaise (…) et sa main a été coupée à coups de machette »» a déclaré Fatou Bensouda, alors procureure de la CPI.

Ce sont les femmes et les filles de Tombouctou qui ont le plus souffert du « persécution basée sur le genre » en vigueur sous le « règne de la terreur » jihadistes, selon Mmoi Bensouda. Al-Hassan, un ressortissant malien, est accusé d’avoir forcé des femmes et des filles à « se marier » combattants, certaines victimes ayant été violées à plusieurs reprises, selon le parquet, qui estime qu’il s’agissait de « personnellement impliqué » dans la flagellation des femmes accusées d’adultère. D’autres femmes ont été battues pour ce que les islamistes considèrent comme des crimes, comme le fait de ne pas porter de gants, selon l’accusation.

« Perle du désert »

Sous le joug jihadiste, une vague de destruction s’est abattue en 2012 et 2013 sur Tombouctou, fondée entre le Ve et le XIIe siècles par les tribus Touareg et surnommé « la ville aux 333 saints » pour le nombre de sages musulmans qui y sont enterrés. Al-Hassan est également accusé d’avoir contribué à la démolition du patrimoine culturel de Tombouctou, également surnommé « la perle du désert ».

En tant que commissaire de la police islamique, Al-Hassan a lui-même procédé à des arrestations, mené des enquêtes au cours desquelles des suspects ont été torturés et a personnellement participé à l’exécution de châtiments corporels, selon l’accusation.

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Al-Hassan est le deuxième jihadiste malien jugé par la CPI pour la destruction des sanctuaires de Tombouctou, site classé au patrimoine mondial par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

Le tribunal a condamné Ahmad Al-Faqi Al-Mahdi à neuf ans de prison en 2016, et a réduit sa peine de deux ans en appel en 2021.

Vendredi, elle a rendu public un mandat d’arrêt contre Iyad Ag-Ghali, l’un des principaux dirigeants jihadistes au Sahel, pour « crimes de guerre » Et « crimes contre l’humanité » également commis, principalement, à Tombouctou en 2012 et 2013. Le chef rebelle touareg radicalisé, dont l’âge n’est pas précisé, dirige le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), lié à Al-Qaïda, qui opère au Mali, au Burkina Faso et Niger. Aussi connu sous le nom de « Abou Fadl », il fonde en 2012 le groupe Ansar Eddine qui envahit et occupe Tombouctou.

Le Monde avec l’AFP

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