Et maintenant, nous en sommes confrontés à un autre : le mois dernier, le Centre pour la vérité et la justice (CFTJ), basé en Californie, a adressé une requête à la Cour pénale internationale (CPI), dont j’ai été le premier procureur en chef, pour qu’elle enquête sur le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev pour génocide contre les Arméniens. en Arménie – et c’est une pétition que la CPI devrait examiner.
La difficulté de prouver le génocide consiste souvent à prouver l’intention de détruire – en tout ou en partie – un groupe désigné. C’est pourquoi le dossier massif présenté à la CPI le 18 avril par le juge Gassia Apkarian de la Cour supérieure du comté d’Orange, aux États-Unis, qui représente le Centre pour la vérité et la justice, est remarquable. Il présente les déclarations cohérentes faites par Aliyev au cours de la dernière décennie, démontrant sans équivoque son intention de détruire les Arméniens de souche.
Pour être clair, il ne s’agit pas uniquement de la communauté arménienne du Haut-Karabakh – une enclave autonome et contestée au sein de l’Azerbaïdjan. La communication se concentre sur différentes formes de génocide commis contre les Arméniens en Arménie même.
Dès avril 2015, Aliyev a publié une déclaration sur le site officiel du gouvernement azerbaïdjanais, mettant en garde les Arméniens de souche : « Si vous ne voulez pas mourir, alors quittez les terres azerbaïdjanaises. » Il a également déshumanisé à plusieurs reprises les Arméniens de souche, les qualifiant de « virus », de « rats », de « chiens », de « diables », de « terroristes », de « fascistes », d’« ennemis », d’« intrus usurpateurs », de « barbares et de vandales ». », tout en encourageant la violence à leur encontre.
Pour détruire différents groupes arméniens qui se trouvaient dans des zones d’Arménie sous occupation illégale azerbaïdjanaise, il a créé des conditions calculées pour provoquer la destruction physique des civils et produire des dommages mentaux (tels que définis par l’article 2c de la Convention sur le génocide), conduisant à leur tour à leur décimation ( Article 2b) et déplacement forcé. Par la suite, les forces armées azerbaïdjanaises ont lancé des attaques militaires pour prendre le contrôle de ces zones, tuant sans discernement des civils de souche arménienne qui refusaient ou étaient incapables de fuir (article 2a).
Au Haut-Karabakh, Aliyev a mis en œuvre cette stratégie au vu et au su de la communauté internationale.