la CPAM et la MSA réclament à cette kinésithérapeute près de 150 000 euros
« Je peux tout supporter, mais pas ça. » Dans son cabinet, cette kinésithérapeute lotet-garonnaise, qui exerce en libéral, ne lâche rien depuis le 3 octobre 2023. En ouvrant ce jour-là son courrier, la professionnelle de santé a découvert que la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) de Le Lot-et-Garonne réclame plus de 103 600 euros d’indus après un contrôle entre août 2020 et septembre 2022, et la MSA…
« Je peux tout supporter, mais pas ça. » Dans son cabinet, cette kinésithérapeute lotet-garonnaise, qui exerce en libéral, ne lâche rien depuis le 3 octobre 2023. En ouvrant ce jour-là son courrier, la professionnelle de santé a découvert que la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) de Le Lot-et-Garonne réclamait plus de 103 600 euros d’indus après un contrôle entre août 2020 et septembre 2022, et la MSA un peu moins de 50 000 euros.
Concrètement, le service antifraude de la CPAM lui reproche des irrégularités de facturation. « Ils estiment que travailler plus de sept heures par jour est trop pour eux et que c’est une surcharge. Autrement dit, pendant deux ans, j’ai travaillé pour rien », déplore le professionnel.
« Ils créent le désert médical »
» C’est humiliant ! Je comprends qu’on ne veuille plus être libéral. Médecins, podologues, infirmiers… Nous remettons tous en cause le système, même si nous étions présents pendant le Covid. On parle de désert médical, mais finalement, c’est pas par manque de professionnels. Les institutions se rattrapent en nous demandant de réduire nos horaires de travail et de refuser les patients munis d’une prescription médicale… Mais c’est inconcevable, ils auraient dû supprimer les quotas », tempère celui qui a choisi de rejoindre un sous ! -zone dotée de ressources.
Il y a une nomenclature à respecter, et elle est la même pour tout le monde »
Olivier Filiol, directeur de la CPAM du Lot-et-Garonne, qui a bénéficié d’une rééducation en mars, a une toute autre analyse. « Il y a une nomenclature à respecter, et elle est la même pour tout le monde. Normalement, dans ce cas, un professionnel doit voir un patient toutes les trente minutes, ce qui équivaut à 15 patients en une journée. La nomenclature en tolère jusqu’à 30. Or, lorsque nous avons reconstitué le travail de ce praticien, nous étions plutôt autour de 80 patients », observe le responsable, qui avoue ne pas avoir été convaincu par les arguments du praticien. . Un fait que le kiné conteste.
Deux procédures
Dans le cadre de son enquête, le fonds affirme avoir entendu des patients surpris de voir plusieurs d’entre eux soignés en même temps. « On rembourse, on le rend solvable et on a l’obligation de contrôler. Heureusement, le département ne compte que quelques professionnels de santé qui exercent des activités aussi atypiques », précise Olivier Filiol. Des poursuites judiciaires ont également été engagées contre le kinésithérapeute.
Je ne suis pas sûr que Medicare gagnera, mais je veux alerter le grand public
Or, l’intéressé affirme n’avoir reçu aucune alerte ni visite pour l’informer de sa situation durant cette période de deux ans d’activité. Mais depuis l’automne et l’annonce de cette procédure, elle se retrouve obligée de refuser « cinq à six demandes de patients par jour, qui s’apparentent à des lettres de motivation par SMS » ; ce qu’elle ne voulait pas faire pendant la crise sanitaire. Elle bénéficie depuis du soutien de la sénatrice Christine Bonfanti-Dossat, d’élus locaux et du soutien de l’association Urgence Accès aux soins pour tous, qui a évoqué sa situation lors de son assemblée générale.
« Je refuse de payer, car les actions ont été menées et ne peuvent être remises en cause. J’ai fait une demande au tribunal ad hoc pour défendre mon travail. Je ne suis pas sûr que Medicare gagnera, mais je veux alerter le grand public. »