La Cour suprême des États-Unis a suspendu mardi 16 juillet l’exécution programmée d’un homme condamné à mort pour le meurtre en 1998 d’une femme octogénaire au Texas, dans le sud des États-Unis. L’exécution de Ruben Gutierrez, 47 ans, condamné à mort en 1999 pour le meurtre d’une gérante de parc de maisons mobiles, Escolastica Harrison, 85 ans, qu’il était venu dévaliser avec deux complices à Brownsville, a déjà été suspendue plusieurs fois ces dernières années, notamment en 2020 par la Cour suprême.
Il clame son innocence, ayant réclamé en vain pendant plus de dix ans l’analyse d’échantillons d’ADN prélevés sur les lieux du crime qui pourraient le disculper. Ruben Gutierrez assure qu’il n’est pas entré dans le mobil-home, contrairement à ses complices, et qu’il n’était pas au courant de leur intention de tuer la victime, qui a été battue et poignardée.
Après le rejet de l’ultime recours du condamné devant les tribunaux du Texas, ses avocats ont saisi la Cour suprême des Etats-Unis. Dans une décision signée par le juge Samuel Alito, la cour lui a accordé mardi un sursis le temps de déterminer si elle va ou non examiner son appel, ce qui devrait prendre plusieurs mois. Si elle décide finalement de ne pas examiner son appel, le sursis sera automatiquement levé et l’exécution pourra être reprogrammée, a-t-elle précisé.
« Aucune preuve matérielle »
« Nous espérons que maintenant que la Cour est intervenue pour empêcher cette exécution, nous pourrons enfin procéder aux tests ADN pour prouver que M. Gutierrez ne devrait pas être exécuté, ni maintenant ni à l’avenir. »son avocat, Shawn Nolan, a répondu dans un communiqué.
Des deux coaccusés de Ruben Gutierrez, l’un a plaidé coupable et purge une peine de prison à vie, tandis que l’autre, en liberté sous caution, est en fuite. Ses avocats affirment qu’il n’existe aucune preuve matérielle de sa présence sur les lieux du crime et qu’il n’a avoué que lorsque la police a menacé d’arrêter sa femme et de placer ses enfants dans un refuge.
Au total, 24 exécutions ont eu lieu aux États-Unis en 2023, toutes par injection létale. La peine de mort a été abolie dans 23 des 50 États américains. Six autres (Arizona, Californie, Ohio, Oregon, Pennsylvanie et Tennessee) observent un moratoire sur les exécutions par décision du gouverneur.