la Cour des comptes examine la « gestion défaillante » de la caisse générale de sécurité sociale
La Cour des comptes pointe du doigt le fonctionnement de la caisse générale de sécurité sociale (CGSS) de Martinique, dans un rapport publié mercredi 30 octobre. « Très dégradé jusqu’en 2023, le service rendu aux assurés a augmenté début 2024 pour la plupart des activités du fonds »souligne la Cour des comptes dans la synthèse de ce rapport, considérant néanmoins que « la situation reste globalement fragile et insatisfaisante pour les usagers locaux ».
Par exemple, « la CGSS a traité les dossiers de demande de retraite en 183 jours, soit près de 60 % de plus que la moyenne nationale »précisent les magistrats financiers. Concernant la branche maladies, « les fiches de soins non traitées représentent plus de 300 000 euros de soins qui n’ont pu être remboursés »relève encore la Cour des comptes. Créée en 1947, la CGSS de Martinique gère 3 milliards d’euros de remboursements et 1,7 milliard de prélèvements.
« Manque de gestion des ressources humaines »
Outre les dysfonctionnements du service, la gouvernance et la gestion de cet organe central du système de santé martiniquais font l’objet de vives critiques de la part de la Cour des comptes. « Les conseils d’administration successifs ne respectent pas toutes les règles en vigueur et ont abusé de l’utilisation des ressources de l’organisation »accuse ce rapport.
« En juillet 2023, l’actuel président du conseil d’administration a demandé à bénéficier d’équipements de travail similaires à ceux des agents (adresse email, ordinateur) » ainsi que les indemnités, cite par exemple la Cour des comptes – des rémunérations qui ne figurent pas dans le code de la Sécurité sociale. Le rapport souligne également « des écarts majeurs dans la commande publique » Et « un manque de gestion des ressources humaines ».
Dans leur conclusion, les magistrats financiers considèrent que« un nouveau projet collectif, fondé sur un comité de direction, un organigramme et des processus internes profondément renouvelés, s’impose désormais ». Sinon, ajoutent-ils, « le fonds devrait(a) être placé sous le régime de l’administration provisoire » atteindre « son rétablissement ».