La Cour de cassation condamne définitivement BNP Paribas à rembourser un client victime d’un spoofing, une arnaque téléphonique – Libération
La banque devra rembourser les plus de 50 000 euros volés à son client et devra également lui remettre 3 000 euros. Ce dernier avait été victimisé au téléphone par un faux conseiller bancaire.
C’est une bonne nouvelle pour les victimes de spoofing, l’une des arnaques téléphoniques les plus répandues. Dans un arrêt rendu ce mercredi 23 octobre, la Cour de cassation a définitivement rejeté le pourvoi de BNP Paribas contre l’un de ses clients. Elle a estimé qu’il y avait eu une grave négligence de la part de la victime et qu’elle n’avait pas à rembourser les 54 500 euros perdus en mai 2019. C’était la première fois que la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire parlait d’un cas d’usurpation téléphonique. . Une décision qui créera donc un précédent pour de futures affaires similaires.
⚖(Communiqué) Arnaque bancaire #usurpation d’identité
Le client piégé au téléphone par un faux conseiller bancaire ne peut être accusé de négligence grave de la part de sa banque. Il a le droit de se faire rembourser par sa banque en cas de virements frauduleux.
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Cette arnaque est de plus en plus répandue et a même été qualifiée de «phénomène de 2023» par Cybermalveillance.gouv.fr. Elle consiste à contacter par téléphone une personne se faisant passer pour un conseiller bancaire. L’escroc demande à son interlocuteur d’effectuer des opérations bancaires, notamment à cause d’une fausse transaction frauduleuse. La victime est peut-être méfiante, mais elle peut se laisser piéger en voyant affiché le numéro de téléphone de sa banque. Le numéro indiqué est modifiable à l’aide d’un logiciel et l’appel peut provenir de l’autre bout de la planète.
« Le client ne peut être accusé d’avoir commis une négligence grave »
Dans cette affaire, la Cour de cassation a condamné la banque à rembourser à son client la somme de 54 500 euros et à lui verser 3 000 euros de frais de justice. Elle confirme ainsi l’arrêt rendu le 28 mars 2023 par la Cour d’appel de Versailles, qui avait estimé que le client lésé « n’avait pas fait preuve de négligence grave ». « Compte tenu des circonstances dans lesquelles la fraude a eu lieu, le client ne peut être accusé d’avoir commis une négligence grave.a confirmé la cour d’appel dans un communiqué.
Ce client de BNP Paribas remarqué en 2019 « plusieurs virements frauduleux » effectué « à son compte ». Il avait alors « a alerté la banque le jour même, affirmant avoir été contacté par téléphone par une personne se faisant passer pour un employé de l’établissement lui demandant d’ajouter, grâce à ses données personnelles de sécurité, cinq personnes à la liste des bénéficiaires du transfert ».
Le numéro de téléphone qui apparaît sur le téléphone portable de la victime de l’arnaque « était affiché comme étant celui de (…) son conseiller BNP » et le client croyait donc «être en contact avec un employé de banque ». « Le mode opératoire utilisant le spoofing a donné confiance au plaignant et a réduit sa vigilance »» a écrit la Cour de cassation dans son arrêt.
En 2023, les dégâts de la fraude tous moyens de paiement en France représentaient près de 1,2 milliard d’euros, dont 379 millions d’euros étaient liés à des manipulations des utilisateurs, comme cette fraude au faux conseiller. bancaires, selon l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement.
Banques « rembourser rapidement dans 8 à 9 cas sur 10 » les personnes qui signalent une fraude avec leurs moyens de paiement, selon la directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF), Maya Atig. Toutefois, la banque n’effectue pas de remboursement si elle estime qu’il y a eu une négligence grave de la part de la personne lésée.