Une copropriété capricieuse et un copropriétaire qui ne supporte pas qu’on lui dicte des règles absurdes à appliquer. L’histoire se déroule aux Etats-Unis, mais on pourrait la trouver n’importe où, et c’est un avocat qui la raconte et le site américain TwistedSifter la rapporte. Dans ce cas-ci, il reçoit la visite d’un nouveau client qui arrive avec son contrat de copropriété sous le bras. L’homme vit dans l’un de ces lotissements où les copropriétaires doivent respecter une liste d’obligations longue comme le bras. Et parmi les règles à respecter, le nouveau client ne supporte pas l’idée que la copropriété puisse l’obliger à arracher les tournesols qu’il a plantés devant sa maison. Ses voisins les trouvent trop hautes et surtout formellement interdites par la réglementation.
L’avocat tente de lui expliquer que ce petit jeu peut être long et complexe et risque donc de lui coûter cher en frais de justice. Rien à faire, c’est une question de principe : « Nous sommes en Amérique et je devrais pouvoir planter des tournesols » aurait-il déclaré. L’avocat s’y conforme et parcourt minutieusement l’épais règlement de copropriété. Comme prévu, il y a une interdiction en noir et blanc de planter des tournesols devant votre maison dans cette copropriété. Mais dans leur empressement à interdire les choses, les rédacteurs de ce texte ont répertorié par ordre alphabétique toute une série de plantations interdites : de la banane à la pomme, en passant par le chou-fleur et le persil…
fruit du dragon
« Dans ce type de scénario, explique l’avocat, soit vous avez une interdiction globale : « toutes les plantations sont interdites » soit vous avez des interdictions spécifiques comme celle de cette copropriété. Le règlement a sans doute été rédigé par un juriste peu inspiré qui préférait cette liste aux mots : « Pas de plantation sans accord préalable de la copropriété ». Car dans le cas de la liste, tout ce qui n’est pas interdit est présumé autorisé.» L’avocat constate que l’inventaire Prévert va jusqu’à interdire le fruit du dragon mais oublie une plantation aussi commune que le maïs. Le copropriétaire bouleversé part alors à la recherche du maïs le plus haut et le plus laid disponible et s’empresse de le planter devant sa maison.
Bien évidemment la copropriété est venue se plaindre de ces plantations inesthétiques et évidemment le copropriétaire a renvoyé ses voisins à une lecture attentive du règlement ! Et il conclut qu’il était hors de question d’arracher son maïs, à moins que… C’est à ce moment qu’une rapide négociation s’engage : le maïs pourrait bien disparaître mais à la seule condition que les tournesols puissent réapparaître. Entre deux maux, la copropriété opte rapidement pour le moindre et les grandes fleurs jaunes s’enracinent définitivement.