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« La conservation du chaudron olympique des Tuileries nécessite une démarche raisonnée et raisonnable »

LL’allumage de la vasque olympique et paralympique de Paris 2024 a captivé spectateurs et téléspectateurs lors de la cérémonie d’ouverture, le 26 juillet dernier. Il n’est donc pas anodin que des voix suggèrent désormais de pérenniser cet anneau de flammes, surmonté d’un ballon monumental rempli d’hélium, imaginé par le designer Mathieu Lehanneur.

Exceptionnel et éphémère, à l’image des Jeux, ce chaudron mérite-t-il d’être conservé par l’État dans le jardin des Tuileries ? La question n’est pas dénuée d’intérêt puisque le patrimoine culturel recouvre toutes les traces d’activités humaines qu’une société considère comme essentielles à son identité et à sa mémoire collective, et qu’elle souhaite préserver pour les transmettre aux générations futures.

Mais c’est la capacité de l’État français à maintenir – dans la durée – cette création flottante qui doit guider sa conservation afin qu’elle ne dérive pas vers une dégradation inéluctable, à l’image des dégâts causés aux « colonnes » de Daniel Buren au Palais-Royal. La responsabilité de l’État est la clé de voûte dans la mesure où le patrimoine est reconnu par le fait que sa perte constitue un sacrifice et que sa conservation nécessite des efforts, comme l’ont montré les historiens André Chastel et Jean-Pierre Babelon.

Encore faut-il savoir où conserver le bassin puisque le jardin des Tuileries fait l’objet d’une attention patrimoniale particulière : classement au titre des monuments historiques (1888, 1889 et 1914), inscription au titre de site (1975), inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO (1991), domaine national (2017) et jardin remarquable (2019). Par ailleurs, les codes du patrimoine et de l’urbanisme contiennent des dispositions plus ou moins fortes pour réaliser des travaux de déblaiement dans ce secteur protégé.

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Cependant, malgré l’effort architectural dans lequel il s’inscrit, on pourrait considérer que le bassin risque de porter atteinte au caractère du lieu ou à la perspective monumentale de la « voie royale » qui va du Louvre à La Défense, en passant par la place de la Concorde et l’Arc de Triomphe.

Pourtant, les avis des commissions patrimoniales ne sont pas toujours suivis, comme le montre le cas des vitraux contemporains de Notre-Dame de Paris. Rien n’est jamais acquis d’avance, comme le montre la validation des travaux sur les « colonnes » de Daniel Buren dans la cour d’honneur (classée) du Palais-Royal par le Conseil d’État en 1992. Au-delà, ce projet ne serait-il pas une « création artistique » ou un « projet d’aménagement » dérogeant à l’inconstructibilité de ce domaine national ?

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Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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