la Conférence des évêques de France demande l’ouverture d’une information judiciaire

« J’ai rédigé un rapport au procureur de la République pour lui demander d’envisager l’ouverture d’une enquête sur cette affaire.Abbé Pierre »a déclaré Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France ce vendredi 16 janvier au micro de RMC.

Visé par neuf nouvelles accusations de violences sexuelles, dont viol sur mineure et « abus incestueux », le prêtre décédé en 2007 est désormais qualifié de « prédateur » par Emmaüs, l’association de lutte contre la pauvreté qu’il a créée en 1985. Au total, selon un rapport du cabinet spécialisé Egaé, 33 témoignages visant l’abbé Pierre ont été enregistrés.

Reportage réalisé mardi 14 janvier

Mgr Éric de Moulins-Beaufort a précisé qu’il « saisi la justice » dans l’espoir de permettre à d’autres victimes de se faire entendre. Le constat a été rendu ce mardi 14 janvier. Pour l’instant, la Conférence des évêques de France n’a pas reçu de réponse de la justice. « Nous avons signé des protocoles, et souvent les procureurs demandent que même lorsqu’un prêtre est mort, si nous recevons des accusations, nous les faisons connaître afin qu’ils puissent enquêter s’ils le jugent nécessaire. La même règle s’applique à l’abbé Pierre.a précisé le président de la Conférence des évêques de France.

Pour ces derniers, il est essentiel de permettre aux victimes de libérer leur parole. « C’est très difficile de parler, cela n’apporte pas de soulagement immédiat. Raconter ce que l’on vit, c’est le revivre. L’un des défis de notre société est de créer des lieux d’écoute »indique Mgr Éric de Moulins-Beaufort. Avant d’ajouter : « Il est frappant de constater que tant de biographes et de cinéastes se sont intéressés à lui sans qu’aucune victime ne se sente autorisée à parler. »