la conductrice doit être jugée « pour qui elle est et pour ce qu’elle a fait », déclare l’un des avocats des victimes
Le procès en appel du conducteur du bus scolaire percuté à Millas en 2017 débute lundi.
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Le conducteur du bus scolaire heurté à un passage à niveau à Millas (Pyrénées-Orientales) il y a sept ans doit être jugé « pour qui elle est et pour ce qu’elle a fait. Elle était une conductrice professionnelle qui a forcé un passage à niveau« , assure sur France Bleu Roussillon, lundi 7 octobre, Maître Marie Mescam, avocate des parties civiles et qui défend sept familles, dont celle d’une petite fille décédée.
Le deuxième procès de la tragédie de Millas s’ouvre lundi après-midi devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence, sept ans après le drame. L’accident d’un autobus scolaire survenu à un passage à niveau a coûté la vie à six écoliers et en a blessé 17 autres. La conductrice du bus, heurtée par un train, a été reconnue coupable en 2022, elle a donc fait appel.
Pour Maître Marie Mescam, avocate des parties civiles, ces trois nouvelles semaines de procès seront une véritable épreuve pour les familles des victimes. Certaines parties civiles ne seront pas présentes cette année pour ce nouveau procès. « Il y a deux ans, c’était très dur pour eux. Très, très dur ». Ils ne souhaitent pas « infligez-vous cette deuxième épreuve ». Pour leur avocat, les familles sont « en colère » aujourd’hui je dois « revivre » cet épisode. « Ils étaient là » au premier procès, « par contre, Mme Oliveira n’était pas là »regrette Me Mescam.
Lors du premier procès, le tribunal a établi que la barrière avait été abaissée et que Nadine Oliveira, sans le faire volontairement, avait forcé la barrière du passage à niveau de Millas. Les avocats de la défense appelleront de nouveaux témoins et réclament toujours l’acquittement.
« Il y a deux ans, les familles s’attendaient à ce que Mme Oliveira, la conductrice du bus, accepte sa responsabilité et que sa détresse reflète le poids de sa culpabilité », explique l’avocat. Mais « Ils ont passé trois semaines extrêmement éprouvantes au cours desquelles Mme Oliveira a exprimé sa détresse, mais pas sa culpabilité, sa détresse était le fait qu’elle était innocente. Elle était accusée à tort. »
Les familles souhaitent « que Mme Oliveira soit jugée pour ce qu’elle a fait », assure Me Mescam qui attend la cour d’appel « Laissons de côté la manière dont elle souligne sa détresse de juger Mme Oliveira pour qui elle est et pour ce qu’elle a fait. C’était un chauffeur professionnel qui a forcé un passage à niveau alors qu’elle conduisait un autobus scolaire et qui, parce que elle ne regarde pas la route, va arriver à un passage à niveau et pousser la barrière jusqu’à se retrouver avec le bus au milieu de la voie ferrée, au moment où le TER arrive. »
Nadine Oliveira a aujourd’hui 55 ans. Elle est toujours sous soins psychiatriques et elle est également soignée pour ses problèmes cardiaques, depuis son malaise dans la salle d’audience lors du premier procès, rapporte France Bleu Roussillon. Elle souhaite assister à son procès et ses avocats le souhaitent également. Mais l’avocat des victimes en doute : « On a déjà un certificat médical dans le dossier qui a été déposé par la défense et on se dit que ça va recommencer, que Mme Oliveira ne restera pas jusqu’à la fin du procès. »
« Nous pourrions essayer de créer un écran de fumée pour semer le doute. Mais nous, les familles, savons ce qui s’est passé et nous savons que Mme Oliveira est coupable des actes qui lui sont reprochés. La sanction de Mme Oliveira ne sera jamais à la mesure avec la douleur ou le handicap vécu, enduré par les victimes et leurs familles, mais au moins symboliquement cela signifie quelque chose.conclut Me Marie Mescam.